Il est un des plus grands parcs naturels d’Europe. Le Parc Naturel Régional des Grands Causses (PNR), situé au sud de l’Aveyron, comporte 19 sites classés Natura 2000, et s’étend sur 327 000 ha. Contrairement à un Parc Naturel classique, le PNR incarne le lieu où cohabitent activités humaines et actions de sauvegarde de la nature. Il s’inscrit dans une dynamique de développement qui concilie l’économie, le tourisme, la culture, et le patrimoine bâti et les milieux naturels. « Face à une démographie fragile et vieillissante, nous devons conforter ces piliers, explique la directrice du PNR des Grands Causses, Frédérique Nègre. En allant chercher la valeur ajoutée de notre territoire, qui se loge dans une multitude de choses. » Ainsi, la Jasse de Loulette. Un projet de réhabilitation écologique a transformé ces anciennes bergeries, en « Hebergeries », des gites de groupe. Un concept innovant, déposé à l’INPI1, qui a bénéficié de subventions du programme européen Leader.
Une impulsion politique et des subventions substantielles
Le PNR s’appuie sur des actions menées par des équipes d’experts et d’élus. Les collectivités ont crée un syndicat mixte, et signé une charte, « qu’elles ont rédigé à plusieurs mains » précise la directrice. « Ce sont des contraintes que veulent bien se donner ces élus, dans la durée et dans des domaines variés. C’est une stratégie de développement à 12 ans. » Ainsi tout projet, d’un parc éolien ou d’une ZAC, passe sous leurs fourches caudines des impacts sur la nature, et sur le patrimoine. Si les collectivités sont sensibilisées sur le fond, elles s’engagent aussi financièrement. Mais le PNR permet d’aller chercher des subventions, indispensables pour Frédérique Nègre. « Ce sont des aides substantielles, cela compte aussi. Le simple discours ne suffit pas. » Mais ces aides ont chuté de 20%. « Ce qui nous oblige à faire des choix, à réfléchir en termes de faisabilité, à des actions qui ont des effets concrets. »
Le PNR des Grands Causses se pose depuis 1995 comme un territoire expérimental où l’activité humaine devient un mode de préservation de la nature.
Virginie Mailles Viard
Photo : Jasse de Loulette, anciennes bergeries réhabilitées.