L’agence toulousaine du Crédit Coopératif ne paye pas de mine, et pourtant, elle porte les projets réalistes et utopistes d’une bonne part des acteurs territoriaux de l’ESS. Seule de son espèce en Midi-Pyrénées, c’est une des plus ancienne succursale de la banque coopérative nationale du même nom, banque des scops depuis 1893, qui compte soixante agences en France. La réglementation bancaire rendant difficile l’existence d’établissements bancaires de taille moyenne, elle a rejoint en 2002 le Groupe Banque Populaire devenu ensuite BPCE.
Depuis Toulouse, vingt-cinq personnes s’activent pour répondre aux attentes des 14.500 clients du territoire. « Nous sommes une banque à part entière et entièrement à part, » explique Xavier du Bois de Maquillé, le directeur régional. Dans son bureau, un poster est explicite : 85% des financement réalisés par l’agence soutiennent des projets portés par les acteurs de l’ESS. « Nous proposons une boite à outils la plus complète et efficace possible à disposition des acteurs de l’économie qui font utile, avec les autres, et pour les autres. Ceux qui font la biodiversité économique de notre territoire, les Kokopelli comme les entreprises classiques comme Système U », poursuit le dirigeant.
Une banque de territoire, éthique et solidaire
La banque compte dans son portefeuille 3000 associations, mutuelles et autres pourvoyeurs de services d’intérêt général, 3500 entreprises et 8000 particuliers dont les autres banquiers ne veulent surtout pas ou séduits par cette banque normale, non liée aux paradis fiscaux ou aux subprimes et leaders des produits partage et produits solidaires. En 2014, l’épargne de partage souscrite en Midi-Pyrénées a généré 109.765 euros de dons au profit des 54 associations partenaires. Pour faire connaissance avec ses futurs clients, les fédérer, être attentif à l’innovation sur un territoire sans unité évidente et très « compacté sur Toulouse », l’antenne régionale s’appuie sur un comité régional qui réunit régulièrement trente partenaires du territoire, comme l’Urscop, la Cress, la CCI, les pôles de compétitivité, Airbus développement ou encore des scops emblématiques comme Les fermes de Figeac ou Ethiquable.
En 2013, la banque a pu réinjecter sur le territoire 300 millions d’euros d’encourts de prêts et 300 millions d’euros de fonds collectés. « Depuis une dizaine d’années, nous avons une croissance à deux chiffres, entre 10% et 20% », énonce fièrement Xavier du Bois de Maquillé. Pour 2015, le dirigeant veut renforcer ses positions sur l’entreprise classique, avec des outils comme la nouvelle formule d’affacturage pour l’industrie que la banque vient de lancer avec Natixis Factor et Cemeca.
Aurélie de Varax
Sur la photo : Xavier du Bois de Maquillé, directeur régional du Crédit Coopératif. Kevin Figuier pour ToulÉco.