Oui, le changement climatique est anxiogène. D’où l’idée du Climate Change Challenge (C3) d’organiser un brainstorming collectif pour partager les peurs suscitées mais aussi convoquer le pouvoir d’agir individuel et collectif contre les effets du changement climatique. Pour la première étape de ce challenge en trois parties, organisé à Toulouse, Paris, Lyon et Nantes, une cinquantaine de personnes de tous horizons - experts, élus locaux, consultants, designers, architectes, entrepreneurs ou simple quidams - ont planché, mardi 5 mai, à la Cantine de Toulouse.
Faire émerger les rêves partagés
Adapter le corps humain via une langue filtrante pour qu’il puisse absorber l’eau salée, régénérer la biodiversité végétale grâce à des graines magiques à pousse rapide, nourrir le monde grâce au don d’ubiquité, comprendre tout ce qui se passe sur la terre en un jour moyen via la mobilisation de toutes les datas existantes, etc. Si les projets qui ont émergé du Vision Camp flirtent parfois avec la science fiction, voir les Bisounours, l’objectif était de faire émerger les besoins et les rêves partagés. « L’idée était d’aller chercher de la créativité. Lors de la seconde étape, qui aura lieu à Toulouse le 7 juillet, nous travaillerons sur le comment, l’acceptation et la clarification des défis », explique Carole Maurage pilote du projet à la Mêlée numérique.
L’ultime phase, du 6 au 9 novembre est un marathon de l’innovation de 36 à 48 heures qui aura lieu dans les quatre villes du challenge pour proposer des solutions concrètes dont trois seront ensuite présentées à Paris, en décembre, lors de la 21e conférence des Nations Unies sur le climat (Cop 21).
L’intelligence collective et l’open data au service du climat
A la genèse de ce projet d’envergure nationale, Météo France et la Mêlée numérique ont réuni un pool de partenaires de premier ordre : l’IGN, le Cnes, Etalab, le Muséum national d’histoire naturelle et EDF. Tous ont en commun un savoir-faire expert lié aux défis du changement climatique et des bases de données. Avec sa casquette d’expert, un représentant de chaque partenaire participait mardi au brainstorming collectif. « Le premier résultat de cette démarche est de nous faire collaborer entre nous dans un mode projet en lien avec l’écosystème des citoyens, » a détaillé Michel Assouline en charge de l’innovation et des partenariat à Meteo France. « Nous sommes convaincus de la nécessité de décloisonner et collaborer pour mettre à disposition les savoir-faire et les données mais encore faut-il connaître les questions que se pose la société face au changement climatique pour y répondre de façon pertinente. »
Lors du challenge final de novembre prochain, les partenaires mettront leur expertise et leurs datas à disposition des équipes. Et le C3 ne s’arrêtera pas à la Cop 21. « Les meilleurs projets seront incubés au starter de la mêlée numérique avec l’accompagnement en compétences des partenaires engagés, »résume Michel Assouline.
Aurélie de Varax
Sur la Photo : Michel Assouline en charge de l’innovation et des partenariat à Meteo France et Carole Maurage, pilote du projet.