Comment concilier la présence de promeneurs, de pêcheurs, de chasseurs, d’éleveurs, d’agriculteurs... et la préservation des berges ? C’est à cette tâche délicate que s’attellent Myriam Thore en charge de l’Agenda 21 à la Communauté de Communes du Saint-Gaudinois, et Jean-Paul Fabé, élu d’Estancarbon. Mais avant de pouvoir répondre à la question du bon usage des lieux, faut-il encore pouvoir y accéder. « Aujourd’hui les berges sont polluées par des décharges sauvages déplore Myriam Thore. Elles ne sont pas entretenues. De plus, l’accès au fleuve est rendu impossible par la présence de plantes invasives. Leur prolifération a dressé un véritable rideau végétal qui étouffe les plantes rares. »
A terme, ce sont aussi les sols qui sont menacés d’effondrement, les invasives empêchant la pousse de l’herbe qui maintient les berges. « Ces plantes empêchent également la Garonne de sortir de son lit. Hors dans ces zones humides se concentrent les alevins. » Les zones humides sont aussi des refuges pour la lamproie de Planer, la loutre, la libellule Agrion de mercure, une espèce protégée.
Projet d’Etat

Reconnues projet d’Etat par le ministère de l’Ecologie, la préservation, et la réappropriation des berges de la Garonne vont pouvoir commencer. Un travail de longue haleine puisque les 6 zones délimitées sont toutes concernées par les décharges sauvages et les invasives. Un chantier sur 3 ans, réalisé avec les Jardins du Comminges, une structure d’insertion et d’économie solidaire. Jean-Paul Fabé a constaté un véritable consensus entre tous les usagers concernés. « Nous voulons reconquérir ces berges, que les habitants se sentent concernés, qu’ils puissent s’y promener. Mais en préservant la faune et la flore. Nous ne voulons pas être intrusifs. Notre projet est soutenu à 80% par l’Etat, pour un coût de 285 000 €. »
Pour atteindre cet équilibre, la Communauté de Communes va ouvrir des « fenêtres sur Garonne » : des sentiers de promenade, des points de vue panoramique, des sites qui valorisent la portée historique des lieux. « C’est l’image du territoire qui est aussi en jeu rappelle Myriam Thore. Et notre projet réunit tous les critères du développement durable. » Le projet des Berges de Garonne a reçu au mois d’avril le prix des Collectivités Responsables, délivré par les étudiants du master « Gestion responsable des territoires ». « Cela nous conforte dans notre action, nous allons dans la bonne direction. »
Virginie Mailles Viard