Yves Piétrasanta, l’Occitanie a été choisie comme région pilote pour préfigurer la première agence régionale de la biodiversité. Comment expliquez-vous ce choix ?
Nous accueillons plus de la moitié des espèces françaises de faune et de flore. Nous sommes une grande région agricole avec une grande diversité de territoires et de milieux, y compris le milieu marin. L’enjeu biodiversité est fort au regard des pressions exercées sur les écosystèmes et c’est avec le réseau d’acteurs de terrain et opérateurs institutionnels que nous allons co-construire la future Agence Régionale de la Biodiversité.
Comment va s’articuler le projet d’agence régionale de la biodiversité par rapport à l’agence nationale ?
Il y a une loi qui a été votée en août dernier. Un préfigurateur national a été nommé en mai dernier, Christophe Aubel, qui est venu à Carcassonne la semaine dernière lors de notre premier séminaire de préfiguration régionale ainsi que Barbara Pompili, secrétaire d’Etat chargée de la biodiversité. J’ai pour mission de préfigurer la première agence régionale en lien avec les travaux menés au niveau national. Chaque région disposera d’un outil adapté à l’échelle de son territoire et nous allons servir de région pilote. Des discussions et groupes de travail ont été lancés la semaine dernière pour organiser cette agence. Cela se fera sous forme d’un partenariat d’égal à égal entre la région et l’Etat puisque nos réflexions vont aussi nourrir le projet d’agence nationale. Un état des lieux et une stratégie va être précisée autour de la reconquête de la biodiversité qui servira ensuite de pilote pour les autres agences régionales même si chaque région disposera d’un outil adapté à ses exigences de territoire.
Quelles seront ses missions par rapport aux structures existantes ?
L’Agence contribuera à la police de l’eau, de la nature et des milieux marins. Elle sera un interlocuteur de référence pour les acteurs de la biodiversité (associations, collectivités, entreprises...) contribuant à accroître la connaissance et à en faciliter l’accès. Elle apportera une expertise pointue, organisera des formations et lancera des appels à projets pour financer les initiatives de territoires. Au niveau national, l’antenne ombrelle regroupe quatre structures existantes : l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques (Onema), l’Atelier technique des espaces naturels (Aten), l’Agence des aires marines protégées et les Parcs nationaux de France (PNF). Elle passera des conventions avec d’autres structures de l’État comme le Muséum national d’histoire naturelle (MNHN), l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer) ou encore le Centre d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema), afin d’être une véritable agence cœur de réseau .
Quelles sont les échéances prévues ?
Le projet de préfiguration de l’agence devrait être labellisé d’ici la fin de l’année et la stratégie proposée sera présentée d’ici fin avril.
Propos recueillis par Aurélie de Varax