Nos autres médias ToulÉco | ToulEmploi | ToulÉco TV | ToulÉco Tarn

La précarité énergétique touche 16% des habitants de Midi-Pyrénées

Une étude de l’Observatoire régional de l’énergie de Midi-Pyrénées révèle qu’en 2008, 16% des habitants étaient en précarité énergétique. La crise et le prix du fuel laisse augurer des chiffres en hausse aujourd’hui et dans les années qui viennent. Rassemblés à l’Arpe au mois de février, des experts ont dessiné la spirale infernale de la précarité énergétique, et la difficulté d’accéder aux aides mises en place. Un débat qui n’est pas tombé dans la langue de bois.





Si les personnes touchées par la précarité énergétique ne dorment pas dehors, le froid les saisit entre leurs murs. La mauvaise qualité thermique de leur logement, la part des ressources dévolues au chauffage qui ne cesse de s’accroître, et pèse trop lourd dans la balance du ménage, conduisent à réduire de façon sévère un confort de base.

« Dès l’instant où la facture d’énergie dépasse les 10% d’un revenu déjà faible, le ménage est en précarité énergétique. Les gens vont devoir supporter le froid chez eux pour pouvoir assumer les autres dépenses de base, explique Benédicte Riey, animatrice de l’Oremip. » L’Observatoire Régional de l’énergie en Midi-Pyrénées a réalisé une étude, en partenariat avec l’Insee, pour dessiner d’une part la facture énergétique de ces familles et d’autre part leur revenu disponible moyen. « La base de données de l’INSEE, a permis à l’Oremip d’estimer la facture énergétique des ménages à partir des caractéristiques des logements telles que les surfaces, l’année de construction ou encore le type de chauffage et a permis à l’Insee d’estimer le revenu disponible moyen des ménages à partir de caractéristiques telles que la classe socio professionnelle. Les retraités, les personnes seules, qui vivent dans des logements anciens, en zone rurale, et aux faibles revenus, sont les plus concernés par cette question. » Bénedicte Riey a pu observer la courbe de la précarité énergétique croître entre 2007 et 2008. « Elle est passée de 13 à 16%. Et l’augmentation du prix des énergies, la crise, vont sans aucun doute faire gonfler ces chiffres. »

Des dispositifs d’aides exigeants et complexes...

Cette étude est une première en Midi-Pyrénées, et constitue un document précieux pour la région, et pour Françoise Dedieu-Casties extrêmement impliquée depuis un an dans la recherche de solutions. "Nous connaissions cette situation, et ces supputations sont confirmés aujourd’hui par des éléments fiables. Nous souhaitons agir sur la population la plus en difficulté. Nous avons mis en place l’éco-chèque logement, auquel sont éligibles les propriétaires qui améliorent de façon significative - 25% - la performance énergétique de leur logement. Il est vrai que ces aides sont soumises à des exigences importantes, mais au final les propriétaires y trouvent leur compte."

Mais les petits propriétaires, retraités, ou avec de faibles ressources, n’ont pas les moyens de lancer des travaux de rénovation énergétique. Difficile de stopper la spirale. Si les programmes d’aide sont légions, il est difficile d’en faire une liste exhaustive, et claire. C’est un grand fatras, doublé de difficultés administratives, qui n’incite pas des ménages en difficultés à se lancer dans l’élaboration de dossiers.

Et lesquels, comment trouver les aides adaptées au profil des ménages ?
« Chaque département a son système, qui n’est pas forcément applicable dans le département d’à côté, regrette Régine Saint Mezard, chef du service de lutte contre l’exclusion au Conseil Général du Gers. Les financements varient, selon que vous disposiez du MSA, ou non, et encore cela dépend des régions. Il existe le programme national Habiter mieux de l’ANA. C’est un fond d’aide à la rénovation thermique, qui peut compléter le dispositif de l’éco-chèque pour les gens les plus démunis. Mais ce programme s’adresse aux propriétaires-bailleurs, qui s’engagent en contre-partie à louer leur logement avec un loyer plafonné."

Le manque de transparence de ces dispositifs, leur complexité, et leurs exigences, les laissent finalement dans l’ombre. Ceux qui pourraient en profiter ne les connaissent pas, ou quand c’est le cas, ne sont pas en état de les réclamer. " Ces personnes cumulent les difficultés, de mobilité, d’emploi. Il faut de la persévérance pour se lancer dans ces programmes, et être accompagné." Les experts en présence lors de ce débat sur la précarité énergétique ont tous reconnu la nécessité de sensibiliser les propriétaires bailleurs, et de créer un dispositif plus clair et plus réactif.

Virginie Mailles Viard

« Un ménage est considéré en situation de précarité énergétique lorsqu’il éprouve dans son logement des difficultés particulières à disposer de la fourniture d’énergie nécessaire à la satisfaction de ses besoins élémentaires en raison notamment de l’inadaptation de ses ressources et de ses conditions d’habitat. »
Cette définition, a été proposée par le Réseau des Acteurs de la Pauvreté et de la Précarité Energétique dans le Logement (RAPPEL) dans le cadre du Grenelle de l’Environnement, car aucune définition officielle n’existe à ce jour.

En savoir plus

 RAPPEL : www.precarite-energie.org/
 http://www.developpement-durable.gouv.fr/Un-Observatoire-national-de-la.html

Réagir à cet article

Source : https://www.touleco-green.fr/La-precarite-energetique-touche-16