Une visite loin d’être anodine. Ce mardi 31 mai, Carole Delga, la présidente socialiste de la Région Occitanie, a choisi de se rendre sur les sites du constructeur régional d’avion ATR, à Francazal et Blagnac, pour dévoiler son ambition pour la filière aéronautique. Quelques jours plus tôt, la filiale d’Airbus et de Leonardo avait annoncé sa volonté de mettre en service un avion hybride à l’horizon 2030. « Je crois beaucoup à l’avion vert qui se construit en Occitanie. L’innovation se pense et s’organise ici », s’est félicitée Carole Delga, en s’adressant au spécialiste des turbopropulseurs présidé par Stefano Bortoli.
La présidente en a profité pour dévoiler un plan de 100 millions d’euros dédié entièrement à l’avion vert. « Cet avion vert, je le suis de très près », s’est-elle justifiée. « Aujourd’hui on est arrivés à une maturité de la filière, poussée par les leaders. Il faut que des fournisseurs s’engagent dans cette nouvelle aviation. »
Un plan voté en juin
Cette enveloppe, qui comprend les 35 millions d’euros consacrés au technocampus déjà fléchés, dote un appel à manifestations d’intérêt (AMI) centré sur le développement de carburants durables alternatifs de 10 millions d’euros. S’ajoutent 10 millions d’euros pour un AMI, en lien avec Aerospace Valley, dédié à l’aviation légère, 20 millions d’euros à des projets européens d’innovation et 15 millions d’euros à des contrats innovation. La Région n’oublie pas la formation et lui consacre un budget de 10 millions d’euros.« L’avion vert va demander de nouvelles compétences aux avionneurs mais aussi à toutes les PME sous-traitantes qu’il faut aider à former leurs salariés. »Ce plan sera voté en assemblée plénière à la fin du mois de juin avant d’être déployé en juillet sur une durée de trois ans.
Audrey Sommazi
Sur la photo : Carole Delga aux côtés de Stefano Bortoli, président d’ATR. - Crédit : Rémy Gabalda-ToulÉco.
Le point sur le technocampus
Ce technocampus, consacré à l’hydrogène et aux carburants durables, qui s’installera dans un bâtiment de 10.000 m² appartenant à Toulouse Métropole, regroupera fin 2024 à la fois des grands donneurs d’ordres - Safran, Liebherr et Safra ayant déjà validé leur accord - et des laboratoires de recherche (CNRS et Onera). Cette plateforme technologique mettra à disposition équipements, bancs d’essai et compétences pour réaliser à grande échelle des tests.