
Ce qui se réalise aujourd’hui dans les entreprises engagées dans une démarche de Développement Durable, se fait dorénavant à ciel ouvert, dans l’hôtellerie de plein air. Une valeur ajoutée pour les vacanciers qui ont choisit des vacances en pleine nature. Les campings volontaires sur cette opération unique en France ne visent pas l’obtention d’écolabels, mais cherchent à approfondir les pistes du tourisme durable. « C’est un enjeu économique primordial pour les Hôtelleries de Plein Air, de progresser sur chacun des piliers pour être plus compétitifs. »
A la demande de la FRHPA (Fédération Régionale de l’Hôtellerie de Plein Air), et accompagné par l’ARPE, Jean-Marc Marty, chargé de tourisme à la CCI de région, a initié l’opération au sein de la CCIR. « Nous avons travaillé avec le réseau des conseillers CCIT concernés et notamment les conseillers Tourisme. Concevoir l’outil a été possible grâce aux compétences consulaires, Environnement, RH Formation, et tourisme. La valeur ajoutée de la CCIR a porté sur l’élaboration de l’outil, puis de sa mise en place, et enfin de la phase finale : un bilan qui sera disponible d’ici le mois de mars. »
Une grille faite sur mesure

Hubert Delamare, conseiller tourisme à la CCI du Tarn, examine à l’aune des 130 critères répertoriés sur sa grille de diagnostic le Moulin de Julien à Cordes sur Ciel, le Chalet de Fiolles à Gaillac, et le Parc du Roussinas à Anglès. Trois campings sur les trente en région qui se sont portés volontaires pour cette opération pilote réalisée sur l’ensemble de la région par les CCIT. « Cette grille décline les trois volets du DD. Elle intègre certains critères des écolabels, et nous permet de juger les niveaux de compétences par rapport à tel ou tel volet. Les gestionnaires de camping sont naturellement enclins à protéger leur environnement. Mais cet outil leur permet de valoriser et de rationnaliser les trois axes : environnemental, économique et social. » Une question qui se niche dans endroits insoupçonnés, et qui peut profondément modifier les modalités de fonctionnement des campings : un site de réservation en ligne – ils n’en sont pas tous pourvus – l’achat d’un système de dosage automatique pour le chlore de la piscine, de réfrigérateurs classés A, de compteurs indépendants, de capteurs solaires...
Mais au delà des améliorations techniques, la grille permet aussi de pointer les creux en matière sociale. « Les petits campings sont souvent familiaux, et n’emploient pas de permanents. Aussi les fiches de postes peuvent manquer. La question des conditions de travail des emplois précaires est une constante dans notre approche. Nous incitons les gestionnaires à faire jouer le circuit court. » La grille deviendra une synthèse et un plan d’action proposés par les conseillers consulaires. « Il présente les priorités, et les préconisations. Il répond aux questions des coûts et des retours sur investissement. » Ce document est à double détente, puisqu’il peut ensuite servir à alimenter un dossier de demande d’aide à la région, partenaire de l’opération.
Un site pilote dans le Tarn : Le Moulin de Julien

Niché au coeur d’une peupleraie, près de Cordes-sur-Ciel, le Moulin de Julien tourne depuis 3 générations. « Le développement durable fait partie de notre quotidien, même si ce n’est pas ce mot là que nous mettions sur notre façon de gérer le camping ! Nous n’utilisons pas de dhéserbant, nous trions nos déchets, et nous travaillons avec des fournisseurs locaux. »
Madame Faurie, férue d’écologie, a rejoint l’Association de l’hôtellerie de plein air du Tarn, et participé à la commission développement durable.
« Nous souhaitions nous améliorer. Et pouvoir aussi demander des soutiens à la région pour installer une cuve supplémentaire pour nos chalets en location. »
Avec plus de 400 campings répertoriés sur la région, le secteur touristique de l’hôtellerie de plein air est un indicateur de poids des effets du Développement Durable. Désormais ce secteur dispose d’un outil adapté de gestion au quotidien. Une satisfaction pour le porteur du projet, Jean-Marc Marty : « La région, l’Etat, et l’Europe ont participé à son financement. C’est un travail collectif, qui porte ses fruits puisqu’il a donné naissance à un outil unique sur le territoire. Nous sommes entrain de réaliser le bilan, mais ce sont déjà 500 actions qui ont été proposées. »
Virginie Mailles Viard
Sur la photo Jean-Marc Marty, chargé de tourisme à la CCIR. Copyright Théo Renaut.