
Quelle est la définition de l’entrepreneuriat social ? Sous quelles formes se présente-t-il ?
L’entrepreneuriat social c’est « une autre façon d’entreprendre ». Mouvement de fond européen et mondial apparu dans les années 80, les entreprises sociales se distinguent par :
Leur finalité : elle est sociale ou sociétale. L’objectif est de répondre aux besoins fondamentaux de tous les citoyens (santé, emploi, logement, habitat, éducation, transports, énergie…)
Leur manière de gérer le profit : les excédents sont au service du projet et majoritairement réinvestis, la rémunération du capital est limitée, l’échelle des salaires est encadrée.
Leur gouvernance : ces entreprises privilégient une gouvernance participative, impliquant davantage leurs parties prenantes (notamment salariées) et ont souvent un ancrage territorial fort.
Prenant des formes statutaires diverses (associations, coopératives, mutuelles……), elles s’inscrivent au cœur de l’économie sociale et solidaire (ESS).
Est-ce une utopie entrain de se réaliser ? Quelle est sa viabilité économique ?
Les entreprises sociales créent plus d’emplois que la moyenne.
L’économie sociale et solidaire crée 2,5 fois plus d’emplois que la moyenne du privé, et souvent des emplois non délocalisables et d’utilité sociale.
Entre 2006 et 2008, l’ESS a ainsi créé plus de 100 000 emplois.
Entre 2001 et 2006, plus de 250 000 emplois,
soit en moyenne, 50 000 emplois par an (source : Observatoire Cn Cres / Insee).
Les entreprises sociales apportent des réponses à des défis qui se posent à toute l’économie : comment créer plus d’emplois dans les territoires, notamment fragiles ? Comment mieux concilier compétitivité et intérêt général, réussite individuelle et intérêt collectif ? Comment garantir une échelle des salaires équitable sans faire fuir les talents ? Comment, avec des finances publiques sous tension, répondre aux besoins sociaux des personnes non solvables ? Sur ces questions et bien d’autres, de nombreuses entreprises sociales démontrent au quotidien que le souhaitable est possible.
Comment les citoyens peuvent s’investir dans l’entrepreneuriat social ?
Peut être en les associant aux décisions économiques qui les concernent !
Cela impliquerait bien sur de faire entrer les citoyens dans la préparation et l’application de la décision économique. De transformer le salarié-producteur, le consommateur, l’épargnant en citoyens ayant des droits et des devoirs dans les choix qui les impliquent personnellement.
Les entreprises sont-elles poussées à être plus sociales à l’avenir ?
Elles attirent et intéressent les jeunes : 75 % des jeunes choisiraient prioritairement de postuler dans une entreprise sociale, contre 63 % des Français. 91% des jeunes pensent que les entreprises sociales vont se développer dans les années à venir, 77% chez les Français. Il y a par ailleurs un fort besoin de renouvellement, de faire émerger de nouveaux dirigeants pour l’ESS : 650 000 départs à la retraite d’ici 2020 dont 100 000 cadres (Source : Observatoire Cn Cres/Insee)
Zoom sur l’entrepreneuriat social en Midi-Pyrénées
– L’ESS, en 2010, en Midi-Pyrénées
11,5 % de l’emploi
Plus de 110 000 salariés
2,5 milliards d’euros de rémunérations versées
11 625 établissements employeurs
– L’ESS, en 2010, en France
9,9 % de l’emploi français
2,3 millions de personnes salariées
53,1 milliards d’euros de rémunérations brutes
215 000 établissements employeurs
Plus de 100 000 emplois créés chaque année
(Source : Observatoire Cn Cres/Insee)
– Exemples d’initiatives qui ont émergé ces vingt dernières années :
Entreprises d’insertion, entreprises adaptées aux personnes handicapées, nouvelles formes de coopératives, services aux personnes, activités liées aux champs de l’environnement et de la solidarité…
Les entrepreneurs sociaux sont déjà des dizaines de milliers en Europe à montrer que l’on peut concilier ainsi efficacité économique et changement social et entreprendre autrement pour lutter contre les exclusions, créer ou maintenir des emplois durables, garantir un juste revenu aux producteurs.
Sondage CSA / Avise, janvier 2010 et Sondage ESSEC/CSA auprès de jeunes internautes, janvier 2010