« L’éco-conception impose de lutter contre le jetable »

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Depuis sa création en 1997, l’agence de communication Yapak et Indika arpente passionnément les multiples voies de l’éco-conception. Si elle maîtrise totalement la chaine du papier, ou encore de l’encre qu’elle utilise, elle se lance dorénavant dans une exploration in extenso de ses produits. Geneviève Laumonnier, la directrice, est donc montée à bord de la formation initiée par la CCI de Midi-Pyrénées, qui court tout au long de l’année 2013.

Pourquoi vous lancer dans cette opération sur l’éco-conception initiée par la Chambre de commerce et d’industrie de Midi-Pyrénées, alors que l’agence est déjà aguerrie sur le sujet ?
Pour aller plus loin dans la réduction de l’impact environnemental. Cela implique de repenser la façon de produire et de proposer un service, d’identifier ce que l’on peut améliorer, en adéquation avec les besoins du client. L’agence s’est donc portée volontaire recevoir l’accompagnement de la CCI dans une démarche normalisée d’éco-conception. C’est un fil que l’on tire, le long duquel on identifie toutes les voies d’amélioration possibles. Et lorsque l’on est dans cette démarche là, c’est toute une philosophie qui se développe. On devient des consomm’acteurs. Parce que nous souhaitons connaître les impacts environnementaux et humains de notre activité. Il est important que nous sachions par exemple les impacts sur la santé, que nous ne soyons pas ignorants.

En quoi consiste concrètement cette démarche ?
A accumuler des informations précises sur la composition des matières que l’on utilise : par exemple, les papiers qui sortent des usines, proviennent-ils de forêts gérées durablement ? C’est une enquête poussée qui va jusqu’à identifier la reliure en métal des carnets qui sont pour nous un important vecteur de communication. Nous devons connaître les méthodes de fabrication, les machines utilisées, le coût des transports. Pour que l’on puisse se poser des questions qui ont du sens : comment réduire ces distances ? Une fois que l’on a compris la démarche, on peut la dupliquer sur les services que l’on propose, et sensibiliser les clients et les fournisseurs à intégrer l’environnement comme une donnée essentielle, de la conception jusqu’à l’élimination du produit. C’est essentiel et cohérent lorsqu’il s’agit de concevoir un rapport sur la responsabilité sociale et environnementale (RSE) d’une organisation par exemple.

Est-ce que l’éco-conception modifie votre conception des produits et de leur communication ?
L’éco-conception impose de lutter contre le jetable. Elle guide les objets promotionnels vers autre chose que la fonction de gadgets que l’on utilise ou pas. Elle demande donc de penser la fonction du produit et son devenir. Elle interroge son usage, mais pas seulement : son esthétique devient alors primordiale, parce que plus l’objet est beau, plus il durera. Alors, de même, concevoir le design d’un logo, c’est être dans cette démarche, celle d’une communication qui s’installe dans le temps, et qui permet ainsi une meilleure maîtrise des coûts. Le carnet de notes est un cas d’école, et nous étudions toutes les pistes d’amélioration sur cet objet. Il nous servira de modèle pour d’autres fournitures.
Propos recueillis par Virginie Mailles Viard

Le prochain atelier organisé par la CCI de Toulouse, ce jeudi 18 avril : « Exigences environnementales dans les achats : comment les spécifier ou y répondre ? »

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Source : https://www.touleco-green.fr/L-eco-conception-impose-de-lutter