Quelles sont les visages de l’agriculture urbaine à Montpellier ?
On peut distinguer l’agriculture citadine d’autoproduction avec des potagers privés, des jardins dans les entreprises, les hopitaux et les universités, et des jardins collectifs municipaux. Ces derniers sont au nombre de vingt-cinq répartis en deux groupes : les jardins familiaux loués à une famille et les jardins partagés où l’on se retrouve pour jardiner avec un fort enjeu social plutôt que de production. Le second type d’agriculture urbaine, ce sont les agricultures commerciales qui occupent encore quatre cent hectares dans la commune de Montpellier, avec des exploitations agricoles classiques, en viticulture ou céréales, et des entreprises maraîchères d’insertion sociale. Montpellier ne compte pas encore d’exemple d’agriculture urbaine sur les toits ou les bâtiments comme à Paris.
Y-a-t-il à Montpellier une production agricole gérée par la municipalité, comme à Toulouse ?
C’est la troisième forme d’agriculture urbaine. Montpellier se caractérise en la matière par la présence d’Agriparcs. Depuis quelques années la métropole a installé ces parcs pour protéger des terres agricoles. Aujourd’hui, ils ont pour vocation d’allier un volet production, avec une mise en scène de l’agriculture locale et une visée éducative et récréative pour les habitants. La récente politique agricole et alimentaire de la Métropole veut maintenant y promouvoir des petites fermes nourricières. Des appels à porteur de projets sont en cours pour installer des agriculteurs sur des terres publiques.
L’agriculture urbaine peut-elle nourrir la ville ?
Non car les besoins alimentaire ne peuvent pas être assurés pour toute la diversité des produits. Les produits tropicaux représentent 15% des besoins d’un repas type, et produire des céréales ou de la viande demande beaucoup de surface. En revanche, les fruits et légumes, ou le petit élevage, peuvent prendre une place importante dans l’approvisionnement local et l’auto-consommation. Par exemple, à Montréal qui est une ville pionnière, les chercheurs estiment que 40% des ménages produisent une partie de leur alimentation en ville.
Propos recueillis par Aurélie de Varax.
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