Au Meett de Toulouse, devant un parterre fourni d’élus et de représentants locaux, le ministre de la Transition écologique met les pieds dans le plat : « L’Occitanie devra faire face à une hausse de température de 3,5 degrés d’ici 2100. À Montpellier, il fera la température de Lisbonne et à Toulouse, celle de de Séville. L’été, le manque de précipitations sera d’au moins 24 % », énumère Christophe Béchu. Avec sa ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales et de la ruralité Dominique Faure, il est venu en Occitanie présenter la territorialisation de la planification écologique qui va démarrer dans chaque région par une grande conférence locale, une COP locale, déclinaison en quelque sorte des conférences des parties internationales. La dernière en date, la Cop 28, se déroule d’ailleurs en ce moment même à Dubaï.
Celui qui est aussi ministre de la cohésion des territoires n’a pas nié « la difficulté de la tâche », notamment dans le secteur agricole. « C’est plus difficile d’amener vers un chemin de transition les 400.000 exploitations agricoles de nos territoires que le secteur industriel », reconnaît Christophe Béchu. Un propos qui fait particulièrement écho en Occitanie, terre d’agriculture. La semaine dernière, des agriculteurs avaient d’ailleurs manifesté bruyamment dans le centre-ville de Toulouse pour exprimer leurs inquiétudes vis-à-vis de l’avenir du secteur.
Carole Delga inquiète sur « la baisse des dotations de l’État »
Les élus locaux qui sont montés à la tribune ont fait part de leurs attentes et craintes en ce qui concerne la territorialisation de la planification écologique. Carole Delga, la présidente de la Région Occitanie, a dénoncé « la baisse des dotations de l’État aux Régions et collectivités locales. Baisse qui signifie baisse de nos investissements vis-à-vis de la transition écologique. Les défis sont immenses devant nous. Il faut du sérieux au niveau du budget mais, face à la gravité des enjeux, nous ne pouvons pas nous enfermer complètement dans des logiques budgétaires. »
Pour le maire de Toulouse et président de Toulouse Métropole Jean-Luc Moudenc, « cette Cop en Occitanie est une bonne chose, il faut que nous agissions, État et acteurs locaux, de manière plus systématique ensemble sur ces sujets de transition ». Comme Carole Delga, il appelle notamment à « plus de concertation » pour la réussite de la mise en place de la Zéro artificialisation nette (ZAN) qui crée encore de nombreuses inquiétudes notamment auprès de entrepreneurs locaux.
Pour la Cop d’Occitanie comme pour les autres Cop territoriales qui vont être lancées prochainement, la prochaine étape est l’organisation d’un grand débat local qui doit être organisé au plus tard à l’été 2024. C’est la présidence de Région et la préfecture régionale qui sont chargées de définir les modalités d’organisation de celui-ci. Les solutions et les engagements trouvés devront être par la suite remontés au ministère de la Transition écologique. Le plan d’actions qui en découlera s’appliquera à l’ensemble des échelons locaux qui composent la Région.
Matthias Hardoy
Sur les photos : Le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu, la présidente de la Région Occitanie Carole Delga et la ministre déléguée chargée des collectivités territoriales et de la ruralité Dominique Faure lors du lancement de la la territorialisation de la planification écologique en Occitanie. Crédit : Rémy Gabalda- ToulÉco.