
Créée en 1978 à Toulouse, Iter a vu bouger le paysage urbain en trente-quatre ans de métier. La coopérative de conseils en mobilité durable se déplace sur l’Hexagone, où elle a implanté deux agences, l’une toulousaine, l’autre parisienne. Elle y réalise pour les collectivités et les entreprises des plans de déplacement adaptés aux lieux et aux contraintes de chacun.
Bergerac, Auch, Mont de Marsan, mais aussi le Tarn-et-Garonne, le Lot-et-Garonne, autant de territoires et de problématiques de déplacement. Entreprise qui voyage, Iter est en capacité de comparer les régions, les villes, les modes de déplacement. Et fait tomber les idées reçues. « Pour une entreprise, ce ne sont pas forcément les trajets domicile-travail les plus pénalisants, mais ceux qui poussent un salarié à aller travailler à l’extérieur de son entreprise », explique Géraud Acquier, gérant d’Iter. « Autrement dit, les déplacements qu’elle génère elle-même dans le cadre de son activité. »
Sur le front des enjeux économiques, sociaux et environnementaux que pose la question des déplacements, les entreprises peuvent se retrouver à l’arrêt. Leur fragilité, elles la doivent souvent à leur emplacement dans des zones mal desservies par les transports en commun. « Ceci a une incidence très forte sur les embauches », souligne Géraud Acquier. « En Picardie, nous avons accompagné une communauté de communes dans le lancement simultanés de dix plans de déplacements en entreprises. Nous aidons les collectivités et les entreprises à dialoguer et à avancer sur ces sujets. Réduire les déplacements exige souvent une organisation différente, une réflexion interne à la gestion de l’entreprise, mais elle peut faciliter les embauches en supprimant des obstacles à la mobilité des candidats. »
Les enjeux des zones péri-urbaines
Pour Iter, la solution vient souvent d’une autre façon de regarder cette circulation qui nous semble à nous, coincés dans nos véhicules, une fatalité. Et si la terminologie est guerrière, c’est qu’il faut transformer les acteurs en conquérants d’un territoire complexe : « Une stratégie de mobilité exige une vision globale du territoire, du cadre de vie, des contraintes foncières... Les zones péri-urbaines posent d’autres enjeux que les centre-villes, bien pourvus en offres alternatives de transports. Dans les lieux excentrés, les enjeux sont lourds pour les ménages, par rapport au coût d’utilisation de l’automobile. »
La deuxième phase, c’est l’offre de mobilité et la structuration du réseau de transports : voiture, vélo, bus, métro, tramway... « A certains endroits, il faut une offre très forte, à d’autres plus adaptée. Il faut négocier les prix avec le transporteur, et suivre le chantier jusqu’à la mise en place du réseau. Pour une entreprise, nous regardons la possibilité de réduire les déplacements, ou de les organiser différemment. Trop d’entreprises restent encore sur le bas-côté, écartées de ces questions, par manque de connaissance ou de contacts. »
A Toulouse, celles qui veulent réfléchir à ces questions et qui sont freinées financièrement ont droit à une aide de l’Ademe ou de Tisséo.
Virginie Mailles Viard
Le lexique d’Iter
« Le mode actif : on le préfère à la formule mode doux. Le mode actif dit qu’il faut se bouger pour bouger. »
Et à Toulouse ?
« L’agglomération toulousaine a le plus grand périmètre de transport urbain de France après Paris. L’étalement est tel, que la densité de personnes en circulation est faible. Ce qui rend l’offre de transports collectifs difficile, en terme de coûts pour la collectivité, et de pertinence pour les usagers. »
Sur la photo : Delphine Brochon, Géraud Acquier, et Jean-Jacques Robin. Crédits : Hélène Ressayres - ToulÉco