Idée Brève - L’île El Hierro, une référence internationale du développement durable

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El Hierro, « l’île du fer », est la plus petite île et la plus méridionale de l’archipel espagnol des Canaries : après plus de trente ans d’efforts et des millions d’euros investis, le projet d’en faire un territoire auto-suffisant en énergie renouvelable, est en train de se réaliser grâce à l’utilisation du vent et de l’eau.

Cinq éoliennes vont alimenter, dès cette année, la centrale hydro-éolienne de Gorona del Viento. © Géo - Benjamin Béchet

El Hierro, une terre aride de 278 kilomètres carrés, balayée par les alizés. L’eau douce y est rare. Les 11.000 habitants vivent avec la nature, pratiquent l’agriculture bio, élèvent chèvres et moutons.

Dans le magazine Géo, Corinne Moutout raconte : « les habitants ont donc commencé par dompter le vent » et ce qui était au départ une utopie est devenue réalité grâce à la pugnacité d’un homme, Tomas Padron, président du conseil insulaire pendant plus de vingt ans et ancien ingénieur en électricité. Au départ, il voulait simplement trouver un moyen de combattre la pénurie d’eau, en utilisant des usines de dessalement. Puis le projet a pris de l’ampleur : le fleuron étant cette centrale hydro-éolienne.

El Hierro © geo

Construite sur la côte nord-est et alimentée par cinq éoliennes géantes hautes de 64 mètres. Elle doit entrer en fonction début 2013.

Conduite pour alimenter la centrale hydro-éolienne de Gorona del Viento © Géo Benjamin Béchet

Et pour faire de El Hierro, une terre 100% durable, tous les secteurs de production ont été passés en revue, comme l’agriculture, l’élevage : les moutons et les chèvres ont remplacé les vaches qui abîmaient le sol. Et les produits issus du lait de chèvre ou de brebis, en général bio, sont devenus une marque de fabrique pour les insulaires et ont du succès à l’exportation.

Dans ce projet fou, il fallait aussi éviter que ces installations se révèlent énergivores ! Et puis, il a fallu trouver des appuis politiques, économiques. Bref, le projet prêt dès 1979, a mis des années avant d’aboutir et a coûté 65 millions d’euros dont la moitié financée par l’État espagnol. Mais il est prévu de rentabiliser l’affaire, en revendant de l’électricité aux îles voisines. L’exemple inspire d’autres îles en mer Égée et aux Fidji.

Un reportage illustré par le photographe Benjamin Béchet qui a été subjugué par ce bout de terre et ses habitants.

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Source : https://www.touleco-green.fr/Idee-Breve-L-ile-El-Hierro-une-reference-internationale-du,7529