Heureux événement dans les quartiers nord de Toulouse. L’Héméra, le dernier né de la résidence L’Aurore dans le quartier Croix-Daurade, a été inauguré ce 22 octobre. Première résidence collective privée à énergie passive (Bepas) livrée en France, l’Héméra va beaucoup plus loin que les exigences de la réglementation thermique 2012, appliquée depuis le 1er janvier 2013. Le bâtiment qui comprend vingt-deux logements consomme 15 kilowatts par mètre carré et par an, soit deux fois moins qu’une construction basse consommation (BBC).
Une prouesse technologique due à l’association d’une architecture bioclimatique et d’équipements à haute performance énergétique. « C’est un immeuble qui éclaire l’avenir en préfigurant les constructions de demain (Hemera signifie le jour qui dissipe le voile de la nuit, ndlr) », a déclaré Cyrille Thonnelier, directeur général d’Urbis Réalisations, le promoteur-constructeur. Jean-Michel Fabre, adjoint au maire en charge du secteur Toulouse nord, a souligné que « ce bâtiment est une pierre angulaire dans un quartier appelé à devenir le nouveau centre du grand nord toulousain. »
Le pari réussi de la sobriété
Selon Urbis Réalisations, les occupants d’un appartement de 60m² dépenseront 300 euros de moins chaque année par rapport à un logement BBC, et 500 euros de moins qu’un logement classique.
Deux innovations clés permettent ce résultat. Sur le plan architectural, la résidence maximise l’inertie thermique du bâti avec une isolation par les façades, des loggias vitrées à vérandas amovibles et des pièces de vie orientées au sud et isolées par double vitrage. Car « les énergies qui coûtent le moins cher sont celles qu’on ne consomme pas », a souligné Cyrille Thonnelier.
La seconde innovation clé est le système de chauffage mis au point avec GrDF. Une chaudière collective gaz à condensation couplée à une pompe à chaleur gaz sont reliées à un système de VMC [1] double flux, dans chaque logement. En hiver, elle récupère l’air chaud intérieur, et en été abaisse la température. Plus besoin de radiateurs, un petit module situé dans les appartements diffuse la chaleur dans chacune des pièces. Selon le dirigeant d’Urbis Réalisations, « 95% des besoins en énergie sont couverts par la pompe à chaleur gaz et ces échanges avec l’extérieur ».
Si la construction de l’Héméra a coûté 15% plus cher qu’un bâtiment BBC, le promoteur n’a pas répertorié le surcoût sur les vingt-deux logements qui ont été vendus au prix moyen de 3000 euros le mètre carré.
Aurélie de Varax
Sur la photo de gauche à droite : Hervé Saintis, architecte de l’Héméra, Cyrille Thonnelier, directeur général d’Urbis Réalisations et David Haggai, du bureau d’étude Occinergy. Crédits : Urbis Réalisations.
Notes
[1] Ventilation mécanique contrôlée