Le 17 septembre 2013 est à marquer d’une pierre blanche pour les professionnels du bâtiment. Devant un parterre de 200 personnes, composé d’architectes, de maîtres d’oeuvres, de maîtres d’ouvrages, de promoteurs et d’associations de locataires, Habitat Toulouse, organisme de logements sociaux au service des collectivités, a signé des conventions cadres qui l’engage dans une qualité environnementale de son bâti.
Ce qu’il y a de fondamentalement nouveau pour cet acteur majeur du logement social - Habitat Toulouse gère plus de 15.500 logements soit 30% du parc locatif social de l’agglomération toulousaine -, c’est le choix du systématisme qu’impliquent ces partenariats avec le Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB) et sa filiale de certification Certivea. Des organismes qui vont étudier à la loupe les logements existants et les logements neufs. Car il s’agit bien là de passer de la théorie à la réalité. C’est ce que Stéphane Carassou, président d’Habitat Toulouse, a tenu à souligner : « A travers ces signatures, nous passons à l’action. C’est un engagement concret et précis, mesurable et évaluable. Nous l’inscrivons dans le code génétique de notre organisme, sur l’ensemble de nos missions. »
Un rendez-vous avec la vraie performance énergétique
L’Office public de l’habitat s’engage à réhabiliter le quart de ses logements d’ici cinq ans. Soit 2500 logements certifiés Patrimoine Habitat Environnement, et 1400 certifiés Haute qualité environnementale (HQE) Aménagement. Habitat Toulouse a déjà à son actif la première résidence d’habitat social à énergie positive en Midi-Pyrénées, Lizop, au sein de l’écoquartier de la Cartoucherie, doté d’une performance énergétique Bâtiment basse consommation (BBC), ou encore la Cité Madrid, dont le plan de maîtrise de l’énergie touche 199 logements.
Pour le CSTB, ce partenariat est l’opportunité non seulement de mesurer la consommation énergétique des ménages, mais aussi de réfléchir à des outils innovants pour soutenir cette transition. « C’est un rendez-vous avec la vraie performance énergétique », estime son président Bertrand Delcambre. « Qui va nous permettre de comprendre les usages, et d’inventer des modèles intelligents applicables à l’échelle du bâtiment. » Cette « volonté d’aller vers l’excellence », soulignée par Guillaume Pilloud, ingénieur d’affaires chez Certivea, entraine dans son sillage l’ensemble du secteur.
« Que Toulouse devienne la première métropole HQE »
C’est ainsi que José Cohen-Aknine, directeur général d’Habitat Toulouse, analyse les enjeux d’une certification à grande échelle. « C’est complexe », reconnaît-il. « Cela prend plusieurs années, mobilise des experts dans différents domaines. Jusqu’à trouver un consensus. Ce qui est intéressant dans la certification, c’est la possibilité de proposer des alternatives à la règle, et l’auditeur juge ensuite de la pertinence de la proposition. »
Autre acteur prépondérant, le locataire qui, dans ce paysage urbain en mutation, à la recherche de la performance énergétique, doit prendre en main son habitat. Et la boucle sera bouclée, « Pour que Toulouse devienne la première métropole HQE », prophétise José Cohen-Aknine.
Virginie Mailles Viard