Green Buro, l’entreprise solidaire qui cartonne

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Green Buro collecte et trie les cartons et papiers des TPE et PME. Au-delà de cette activité économique, cette Scop se donne aussi pour mission la réinsertion. Un double challenge parfaitement rentable.

Pour 2013, Green Buro se souhaite de réussir à acquérir une presse à balles. De sorte à valoriser elle-même le résultat de sa collecte. Chaque jour, les employés de cette Scop fondée en 2008 font leur tournée de l’agglomération toulousaine pour récupérer, puis trier, les déchets papier et carton de TPE et PME. Chaque jour également, ils débarrassent le centre-ville de 3 à 4 tonnes de cartons. Un contrat de trois ans avec la municipalité qui procure une certaine visibilité à cette entreprise "addicte" de l’économie sociale et solidaire.

Lorsqu’ils choisissent de devenir entrepreneurs en 2007 et de s’associer, Mathieu Poupon et Alain Gergaud se portent sur l’idée d’une entreprise d’insertion « afin de recruter des gens éloignés de l’emploi », raconte Mathieu Poupon, qui œuvrait déjà en tant que salarié dans ce domaine. Ils veulent aussi développer une activité rentable. A l’instar de La Feuille d’Érable, créée en Bretagne par une association d’insertion, les deux hommes décident de se lancer dans la collecte et le tri sélectif de papier et de carton. Et de viser les TPE et PME en s’adaptant à leurs besoins : « Dans ces entreprises, chaque employé consomme 80 kilos de papier et de carton par an en moyenne, le gisement est énorme », souligne Mathieu Poupon.

Des améliorations sociales quand les résultats progressent

Dès 2008, et justement pour répondre à la demande de ses clients, Green Buro étend sa collecte à d’autres déchets : « Nos clients disposent ainsi d’un interlocuteur unique pour tout ce qui se rapporte aux déchets, c’était plus facile pour eux. Et puis, d’un point de vue économique et environnemental c’est plus judicieux puisque nous n’effectuons qu’un seul déplacement pour tout emporter. » Green Buro est ainsi devenu collecteur de gobelets plastiques.

Le succès est immédiat pour Green Buro. En janvier 2008, l’entreprise adopte le statut Scop. Quatre ans plus tard, elle compte quatre associés parmi ses douze salariés. L’exercice 2012 devrait se conclure à 550.000 euros de chiffre d’affaires (il a doublé d’année en année depuis la création), et 60.000 euros de bénéfice net. Agréée « entreprise solidaire » (l’écart entre le salaire le plus élevé et le salaire le plus bas ne doit pas dépasser 1,5, ndlr), Green Buro s’attache à améliorer les conditions salariales des siens dès que son chiffre est à la hausse. Au début les salaires ont été augmentés, puis une mutuelle a été proposée, un treizième mois ajouté et le paiement des trois jours de carence en cas de maladie pris en charge.

Mais Mathieu Poupon le rappelle : « Ce n’est pas le patron qui est sympa chez nous, c’est la structure de la Scop qui veut ça : la solidarité de l’équipe est un plus indéniable qui permet à tous d’avancer. » Pour la presse à balles, il va falloir investir 100.000 euros. Un objectif ambitieux qui relève du possible cependant après le déménagement dans des locaux plus spacieux en 2012.
Nathalie Malaterre

Crédits photo : Hélène Ressayres - ToulÉco.

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Source : https://www.touleco-green.fr/Green-Buro-l-entreprise-solidaire