A quoi ressemblera l’éclairage urbain de demain ? La question était posée aux experts réunis à Toulouse lors du Forum Futurapolis, le 15 mai. Selon Nouredine Hadjsaid, professeur à l’Institut national polytechnique de Grenoble, « trois aspects sont à prendre en compte : la technologie utilisée, la gestion de l’éclairage qui devient collective et son intégration au sein de la cité intelligente. » Depuis une dizaine d’années la révolution technologique du numérique avec le LED, révolutionne l’éclairage urbain. Et l’objectif n’est plus d’éclairer moins mais mieux.
A Toulouse, des projets à la pointe
En 2009, l’éclairage dynamique a été testé dans le quartier de Saint-Etienne avec douze lampadaires équipés de détecteurs de présence et de diodes permettant de faire varier rapidement l’intensité lumineuse en présence de piétons. En 2010, la ville a expérimenté un trottoir producteur d’électricité. Lorsqu’un piéton marche sur les dalles, l’énergie mécanique se transforme en électricité raccordée aux lampadaires voisins. Enfin en 2013, des prototypes de lampadaires solaires nouvelles génération conçu par un ingénieur toulousain étaient testés à Toulouse, une première en France.
Objet autonome, connecté, multi-tâches (dotés par exemple d’une borne WIFI ou de recharge électrique ou permettant de faire de la signalétique), c’est sûr, le lampadaire de demain sera intelligent. Et Toulouse en sera. Jean-Luc Moudenc entend faire entrer la ville dans l’ère de l’éclairage intelligent et connecté. Première étape : poursuivre le changement du parc de lampadaires et développer le réseau de fibres optiques.
L’éclairage au coeur de la cité intelligente
En 2050, une grande majorité de la population mondiale vivra dans la ville. Celle-ci est confrontée à l’épineux problème du changement de paradigme énergétique. Certaines villes, comme Oslo, sont en avance et visent l’objectif ambitieux d’atteindre le zéro émission de GES dès 2050.
Pour Michel Tesconi, Pdg de Citelum, le spécialiste de la lumière urbaine, « les réseaux et l’intelligence artificielle permettent d’imaginer des systèmes autonomes en énergie et ajustés aux besoins incluant la mobilité, la production et le stockage d’énergie et l’éclairage urbain, mais il reste encore à trouver le bon modèle économique. » Les expérimentations menées au sein des écoquartiers et des écocités, jouent le rôle de démonstrateur afin de tirer des enseignements utiles à la construction de la smart city de demain.
« Derrière le changement de paradigme énergétique, de nouveaux business model sont à inventer et de nouveaux modèles organisationnels où entreprises, chercheurs, collectivités et citoyens doivent travailler ensemble et en transparence », a conclu Denis Laur, directeur des achats de Cofely Ineo.
Aurélie de Varax
Photo : Citelum.