
Le LISBP, laboratoire de l’Institut national des sciences appliquées (Insa) Toulouse vient de mettre au point un logiciel, Evaleau, qui permet d’évaluer l’impact environnemental généré lors du fonctionnement d’une usine de production d’eau potable. Cette évaluation peut être faite en phase de conception de l’usine. Ce projet, financé par l’Agence nationale de la recherche (ANR), et réalisé en partenariat avec Suez Environnement, a fait l’objet d’une thèse de doctorat menée par Yoann Méry, et dirigée par Ligia Barna, enseignante à l’Insa de Toulouse. « C’est la méthode d’analyse du cycle de Vvie (ACV) qui est utilisée pour l’évaluation des impacts. Le traitement de l’eau potable nécessite des consommations d’énergie souvent importantes, des consommations de réactifs chimiques. Le logiciel Evaleau évalue en phase de conception ces consommations. »
Evaleau pointe les postes où la production d’eau potable est trop impactante. C’est là où les choix de fonctionnement se posent, comme l’explique la directrice de recherche : « Le constructeur peut alors réfléchir à l’utilisation d’autres réactifs chimiques, à la diminution de sa consommation énergétique. Ou faire fonctionner son usine avec des opérations de traitement différentes, faire des choix de technologies autres que celles qu’il avait préalablement visées, plus respectueuses de l’environnement. Evaleau a une réelle utilité pour évaluer des alternatives de traitement. »
A l’instar du secteur du bâtiment qui se pose aujourd’hui la question de la fin de vie de ses chantiers, les industriels ont désormais entre les mains la possibilité de faire des choix alors que l’usine n’est qu’au stade de plans. L’outil est applicable à d’autres secteurs industriels concernés par le traitement de l’eau , comme celui de l’agro-alimentaire ou de la pétrochimie.
Virginie Mailles Viard
Sur la photo : Ligia Barna, enseignante à l’Insa de Toulouse. Crédits : DR.