GRDF veut montrer qu’il déborde d’énergie. Le distributeur de gaz affiche de grandes ambitions en terres occitanes. En 2025, il souhaite que 8 % du gaz consommé dans la région soit produit localement. En 2030, que 20 % du gaz dans les tuyaux régionaux soit vert. L’objectif est d’atteindre les 100 % de gaz vert en 2050 en Occitanie. Il faut, pour cela, développer plus intensément le bio-méthane (produit à partir de déchets agricoles ou ménagers) ou l’hydrogène vert.
Thierry Grangetas, directeur Clients et territoires chez GRDF Sud Ouest, reconnaît que le gaz vert « avait un peu de retard en Occitanie ». Les méthaniseurs ont commencé à être déployés dans la région seulement à partir de 2018. À la fin du mois, il y en aura quinze au total en fonctionnement. [1] Trois sites supplémentaires devraient voir le jour d’ici à la fin de l’année et six sites seront lancés en 2023. Pour être à la hauteur de « cette troisième révolution gazière », il va falloir multiplier de telles ouvertures et « incorporer cette production dans les pratiques du monde agricole », estime Thierry Grangetas. Celui-ci pense que le travail réalisé en recherche et développement sur la méthanisation par plusieurs organisations implantées en Occitanie (L’École des Mines d’Albi, l’Institut national de la recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) de Toulouse, etc.) va aider « à accélérer » considérablement sur le sujet.
Attrait du public et crise géopolitique
Pour mieux s’adresser aux consommateurs à propos d’énergies renouvelables, GRDF a organisé une enquête auprès de mille Occitans. 64 % d’entre eux se chauffent à l’électricité et 28 % au gaz. Les résultats sont positifs. 50 % du panel avaient déjà entendu parler auparavant du gaz vert et 40 % connaissaient son utilisation dans les transports. À la fin du sondage, 81 % des Occitans étaient convaincus par la représentation du distributeur de gaz et pensaient que le gaz vert était une énergie d’avenir. Preuve, selon GRDF, de l’attrait du grand public pour des sources d’énergies plus respectueuses de l’environnement.
GRDF n’a par ailleurs pas esquivé les interrogations sur les craintes actuelles liés aux hausses des prix de l’énergie. Thierry Grangetas a déploré « l’augmentation de deux à trois des prix du gaz et de l’électricité » mais a rappelé qu’en tant que distributeur, la société « distribuait l’énergie, mais ne fixait pas les prix ». L’État aurait demandé à l’entreprise de se préparer à mettre en place des restrictions énergétiques si la crise venait à s’aggraver. « Nous consultons les industriels pour savoir qui serait le moins impacté par un arrêt temporaire de l’approvisionnement en gaz », raconte le directeur Clients et territoires chez GRDF Sud Ouest. Il voit, dans la guerre en Ukraine, l’illustration de la nécessité d’être « plus autonome énergétiquement » et, à ses yeux, les énergies renouvelables participerait de cet effort.
Matthias Hardoy
Sur la photo : Thierry Grangetas, directeur Clients et territoires chez GRDF Sud Ouest.
Crédit : Hélène Ressayres - ToulÉco.
GRDF en quelques chiffres :
GRDF revendique en Occitanie, 9000 clients, une présence dans 800 communes avec 18.900 kilomètres de réseau. Au niveau national, le gaz répondrait à 40 % des besoins en chaleur et participerait à15 % de la production électrique française.
Notes
[1] Ce qui permettrait selon GRDF de produire l’équivalent de la consommation de prés de 53.000 logements neufs.