Des voitures de course roulant à piles à hydrogène lors du Grand-prix automobile d’Albi ? C’est ce que présente, dès aujourd’hui, le Salon HyVolution, au Parc des expositions de la capitale tarnaise. C’est une première nationale, qui présente toute la palette d’application de cette toute petite molécule. Et elle est large, souligne Claudine Sauval, organisatrice du salon : « Les véhicules particuliers et industriels, la génération d’électricité et de chaleur pour un immeuble ou un data center, les recharges d’appareils électroniques... L’hydrogène trouve des applications dans tous les secteurs de l’industrie, à la fois comme source d’énergie électrique et comme moyen de stockage d’énergie. »
Les conférences d’HyVolution sur les stratégies industrielles, les applications ou encore la R&D ont pour mission de dresser un état des lieux actuel et prospectif du secteur. Des retours d’expériences menés par le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), GDF Suez, ou encore l’Institut national de l’environnement industriels et des risques (Ineris) qui font écho à l’actualité sur la transition énergétique.
Une industrie mature en attente d’investissement
Les capacités de cette molécule sont immenses : transportable et stockable, elle peut chauffer un quartier, ou recharger un téléphone portable. Elle a des qualités de production électrique recherchée pour les moyens de transports. La pile à combustible est utilisée pour les véhicules électriques alimentés par une pile à hydrogène embarquée. Elle a donc vocation à s’associer aux carburants alternatifs comme les biocarburants, et le gaz naturel. Une utilisation déjà plébiscitée sur d’autres continents, précise Claudine Sauval : « Des flottes d’autobus, étaient opérationnelles lors des Jeux Olympiques de Londres, et à Pékin. Les voitures à hydrogène ont le droit de circuler en Allemagne, mais pas encore en France. »
Claudine Sauval a fait de la découverte de l’hydrogène et de ses multiples applications un cheval de bataille. « H2 Mobility (un programme qui vise à évaluer et à contribuer au développement d’une infrastructure hydrogène, ndlr) marche très bien en Allemagne, et l’Angleterre prévoit une centaine de stations services en 2015. Mais Mobilité Hydrogène France a du mal à décoller. » Pour cette spécialiste de l’hydrogène, les attentes des industriels français reposent sur des orientations politiques : « Ils espèrent des efforts de la part des pouvoirs publics, de l’investissement. Les technologies sont matures aujourd’hui au sein des laboratoires, il ne reste qu’à passer à la phase industrielle. Le CEA est au point pour commercialiser et vendre des brevets. »
Mais la particularité de cette énergie est qu’elle ne repose pas sur des gisements, qui sont eux facilement privatisables. L’hydrogène est partout sur Terre. Industriels et politiques vont devoir modifier leurs exigences pour s’adapter à l’H2.
Virginie Mailles Viard