En France, 80% des matelas délaissés par leurs propriétaires sont envoyés en décharge. Une catastrophe écologique puisqu’un matelas met cent ans à se dégrader lorsqu’il est enfoui sous terre et que l’incinération provoque des fumées nocives. Un constat qui a donné envie à Jérémie Adjedj de lancer sa start-up dans le reconditionnement de literie. « Mon oncle possède un magasin de literie depuis 30 ans. En 2013, je travaillais pour lui et nous récupérions l’ancienne literie de clients qui se faisaient livrer leur literie neuve. Or, la literie était souvent en très bon état donc j’ai commencé à la revendre sur Leboncoin. Puis est née l’idée d’Ecomatelas ». Car le jeune entrepreneur comprend rapidement que l’hygiène est un frein à l’achat d’une literie d’occasion.
Aidé de son associé, Stéphane Duponchel, il imagine une solution : « Nous procédons à une désinfection thermique des matelas avec de la vapeur sèche à très haute température, qui nettoie jusqu’au cœur de la mousse. Puis nous redécoupons et réassemblons les mousses pour remédier à l’affaissement des matelas. Nous les rhabillons ensuite avec du tissu neuf ». Pour les sommiers, les lattes cassées sont remplacées et les tissus nettoyés.
Moins cher que le neuf
Les matelas sont principalement rachetés auprès des hôtels, campings de luxe ou magasins de literie. Le procédé innovant utilisé par la startup nécessite les compétences de deux employés et quatre sous-traitants ce qui n’empêche pas Ecomatelas d’être compétitif avec des prix de 2,5 à 4 fois moins cher que le neuf. En 2017, Ecomatelas enregistrait un chiffre d’affaires de 200.000 euros et table sur 320.000 euros en 2018.
Actuellement sur Baillargues, la start-up projette d’ouvrir dès le mois d’avril un showroom sur Montpellier. Ambitieux, les associés d’Ecomatelas voient déjà l’avenir en grand pour leur société. Ils espèrent s’affilier à Eco-mobilier et à Valdélia, deux éco-organisme d’état et devenir ainsi la première filière de recyclage de literie dans le Sud de la France et la première filière de reconditionnement de literie au niveau national. La start-up ambitionne également de lever 3 à 5 millions d’euros en 2019 pour ouvrir un local de reconditionnement de 3000 mètres carré à Port Leucate et pouvoir traiter 10 à 15.000 matelas par mois au lieu des 300 actuels. Avec dix à quinze projets d’embauches, Ecomatelas vise d’ouvrir cinq points de vente dans toute l’Occitanie.
Coralie Pierre
Photo DR.
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