Bombes d’insecticides usagées, déboucheurs de canalisation, filtres à huile, produits antigel, engrais liquides ou solides, fonds de bidon de peinture... Ces produits usagés qui trainent souvent au fond du garage, font partie des Déchets Diffus Spécifiques (DDS). Pas moins de 30 000 tonnes de ces déchets chimiques dangereux pour la santé et l’environnement sont produits chaque année par les ménages français. En outre, « dès que les centres de tri identifient ce type de déchets, ils faut arrêter la chaine de tri et cela a un coût », souligne Pierre Charlemagne, Directeur général d’Eco DDS. Né en avril 2013, le dernier né des éco-organismes entend optimiser la collecte et le recyclage des DDS avec un objectif de collecte de 0,5kg par foyer, d’ici 2015.
124 déchetteries adhérentes en Midi-Pyrénées
« En Midi-Pyrénées, nous travaillons déjà avec 50% des déchetteries. Nous signons un contrat avec les communes, les inter-communalités ou les syndicats spécialisés et prenons en charge la collecte, le tri et le traitement des DDS ». Les établissements non adhérents continuent de traiter eux-mêmes ces déchets avec la taxe sur les ordures ménagères.
Selon Pierre Charlemagne, les DDS sont les déchets les plus chers à traiter. En permettant un effet volume, l’éco-organisme entend réduire les coûts de la filière, garantir la traçabilité en phase avec la réglementation française et valoriser ces produits. Du pain béni à l’heure des économies drastiques : les collectivités sous contrats se voient attribuées une subvention annuelle de 812 euros par déchetterie pour gérer les équipements spécifiques, ainsi que 3 centimes par an et par habitant pour le volet sensibilisation.
Une filière complexe
Une fois collectés, les DDS sont acheminés vers des centres de tri et de regroupement. Puis ils seront traités par des plateformes spécialisées dans le traitement des déchets dangereux (Sita, Séché environnement, Veolia). « Le traitement, c’est essentiellement de l’incinération et de la valorisation énergétique » explique Pierre Charlemagne. Les déchets liquides seront inertés et le solide passe par l’incinération. « Sous haute température, on fait craquer les molécules de façon à ce qu’elles ne soient plus dangereuses. La chaleur est souvent valorisée sous forme d’électricité et les résidus sont enfouis dans des centres spécialisés. » Côté recyclage, il existe deux filières. Les filtres à huile de voiture partent dans un centre en Bretagne où ils sont valorisés en métal et préparation de charge pour des cimenteries. Autre filière, les aérosols dont l’aluminium est récupéré, en Allemagne.
Aurélie de Varax
Sur la photo : un bac de déchets diffus spécifiques. Photo EcoDDS
Eco DDS a été fondé en avril 2013 par les principaux acteurs de la fabrication et de la distribution des produits concernés, soit 48 actionnaires. Selon la règle du pollueur payeur, ils payent une contribution à Eco DDS en fonction de la tonne mise sur le marché. Par exemple pour les fabricants de peintures, celle-ci est de l’ordre de 71 euros la tonne. Ce surcoût est répertorié, ou non, sur le prix de vente au consommateur.
