Fortement dénoncée par Airbus et des compagnies aériennes lors de son entrée en vigueur en 2012, la taxe carbone européenne contraint les compagnies volant dans l’Union à acheter l’équivalent de 15% de leurs émissions de CO² pour lutter contre le réchauffement climatique. Elle fait grimper la valeur de marché des biocarburants pour avions, qui devrait dépasser les 120 milliards de Yuans, soit 19 milliards d’euros selon l’Administration de l’aviation civile de Chine.
Airbus, s’est donc associée en septembre 2009 à Sinopec pour « travailler au développement et à la promotion d’un carburant renouvelable pour une utilisation commerciale régulière dans le secteur de l’aviation en Chine ». L’Asie est un marché porteur pour la filiale d’EADS qui estimait en septembre 2012 que 35 % de sa production - 28.200 avions à livrer entre 2012 et 2031 - serait destinée à l’Asie.
L’activité de production n’a pas encore démarré, les acteurs sont à la phase de sélection de la biomasse dont la provenance doit être 100% chinoise. Il faudra ensuite analyser la durabilité et assurer la certification du produit, une étape qui peut s’étaler sur trois ans. De son côté, Boeing ouvre, en collaboration avec Comac, le constructeur aéronautique national chinois, un centre technologique à Pékin. Sa mission : étudier le raffinement et la transformation d’huiles usagées en biocarburant pour l’aviation. La Chine estime qu’environ 2,6% du total de son énergie consommée pourrait venir de la biomasse en 2015.
Virginie Mailles Viard
Des microbes transformés en biokérosène
Le projet français ProBio, porté par l’Inra et piloté par l’Insa Toulouse et le CNRS, cible quant à lui les micro-organismes. Son objectif est de développer une nouvelle filière de production de biokérosène par des levures et bactéries à partir de déchets agricoles (paille, copeaux de bois…), de coproduits industriels ou de résidus ménagers.
Doté d’un budget de 24,6 millions d’euros, le projet associe EADS et Airbus.La consommation en 2050
On estime que la consommation de carburants dans l’aéronautique va passer de 190 millions de tonnes en 2009, à 500 millions de tonnes d’ici 2050.