Depuis dix ans, l’agriculteur endosse de plus en plus la blouse de l’épicier. Et il faut croire qu’il s’y retrouve puisque la commercialisation en circuit court représenterait 20% de la production en Midi-Pyrénées et plus de 25% dans le Gers, l’Ariège et les Hautes-Pyrénées. Au sein des petites exploitations, le circuit court englobe fréquemment 75% du chiffre d’affaire. « Ce concept inclut la vente directe, à la ferme ou sur les marchés, et toutes les formes de ventes qui sont réalisées via un seul intermédiaire, lui-même en lien direct avec le consommateur », explique Pascal Augier, directeur de la Direction régionale de l’alimentation de l’agriculture et de la forêt (Draaf). En prime, l’accès à une alimentation saine, tracée, à faible impact carbone et économiquement équitable, celle que plébiscitent les consommateurs.
Si la vente directe et les boutiques paysannes restent les circuits courts privilégiés, les démarches se sont considérablement diversifiées depuis 2009, avec le boom du commerce en ligne. Les paniers livrés ont percé en milieux urbains et, plus récemment sur Midi-Pyrénées, des drive fermiers et des plateformes logistiques spécialisées qui mettent en relation les producteurs et la restauration ainsi que les commerces de proximité.
Une filière soutenue
Pour Vincent Labarthe, vice-président du Conseil régional Midi-Pyrénées, en charge de l’agriculture, « cette forme d’agriculture doit se développer car elle correspond à un mouvement profond et sociétal ». Depuis 2010, la Région soutient la logique du circuit court dans la restauration. Elle a créé avec les chambres consulaires et en s’appuyant sur l’expérience de l’Irqualim (institut régional de la qualité alimentaire en Midi-Pyrénées) le site www.offrealimentairemidipyrénées.com, un centre de ressources sur les producteurs et les entreprises de transformation de produits.
Par ailleurs, le conseil régional soutient la diffusion des produits alimentaires Siqo (Signe d’identification de la qualité et de l’origine) notamment via l’opération « Adopte Label Attitude. » « Dans une centaine de lycée sur les 144, nous finançons le surcoût financier éventuel lié à l’utilisation des produits Siqo, à raison d’un repas par semaine, soit un million de repas par an » souligne Vincent Labarthe. Une opération que le conseil général du Gers prolonge d’ailleurs dans les collèges du département.
Aurélie de Varax
Sur la photo : Vallée agricole du Lauragais, aux portes de Toulouse. Photo Rémy Gabalda.
1 Message