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Toulouse. La clinique Pasteur soigne

 son développement durable

La clinique Pasteur se regarde à la loupe du développement durable. Elle a engagé une série de mesures pour lutter contre les résidus et les déchets qu’elle produit.

Malade, le milieu hospitalier ? Effluents composés de résidus médicamenteux, déchets mal triés, produits d’hygiène dont les patients et les salariés respirent les vapeurs... En plus de ces maux, il faut ajouter le réchauffement climatique qui a une incidence également sanitaire. Le bilan carbone auquel s’attaque depuis 2011 la clinique Pasteur à Toulouse, permet de prendre en considération l’ensemble de ces éléments. Il mesure toutes les retombées écologiques de l’activité.

Conscient des discordances entre l’image « clinique » que renvoie un établissement de soins, et la réalité du terrain, Olivier Collet, responsable du développement durable de l’établissement, accompagné du C2DS (Comité pour le développement durable en santé), s’est évertué à combler cet écart. 



Absence de réglementation pour les effluents

Une dynamique qui a permis à la clinique de réduire de 40% sa consommation d’eau et de gaz. Elle s’est attaqué aux transports, et a fait tomber de 5% sa consommation de CO2. Avec une journée sans viande par mois, elle gagne 30 tonnes équivalent CO2 à l’année. Elle puise ses fruits dans les vergers du Tarn, sa viande bovine en Midi-Pyrénées, et 80% de ses légumes frais, certifiés bio par Ecocert, sont produits à Nailloux. Elle optimise également le tri, allant jusqu’à récupérer les embouts de platine d’instruments cliniques, qu’elle envoie en Angleterre. « Ils en font des bijoux, et nous on récupère un chèque. Mais tout ceci n’est pas suffisant », souligne Olivier Collet. « C’est même mineur par rapport à ce qu’on achète en termes de médicaments. Il faut avoir une vision globale, étudier tous les flux intrants, leur provenance géographique, leur fabrication. »

Le rejet des médicaments dans les eaux usées demeure pour le responsable une véritable inquiétude. « Nous sommes là pour soigner des gens, mais nous sommes de gros pollueurs. Les établissements jettent leurs déchets dans les effluents, et pour les traiter, il n’existe rien. L’impact des résidus médicamenteux n’est pas pris en compte par la règlementation européenne. » 


Attention aux composés organiques volatiles

Pour maîtriser une ventilation saine dans ses locaux, la clinique veille à l’achat des matériaux : peintures et colles sans solvants. Mais la qualité de l’air intérieur dépend également des solutions hydro-alcooliques, essentielles pour désinfecter. « Il ne faut pas qu’elles stagnent sur la zone. Une trop forte concentration de composés organiques volatiles (COV), peut être cancérigène. » La demande d’Oliver Collet a reçu l’écoute attentive d’un fournisseur qui lui a proposé de placer un capteur au-dessus des zones sensibles. Il se met en route et régule la ventilation dès que les COV stagnent. « Il y a tout à inventer, il faut faire preuve d’imagination ! »

Ce constat réjouit le responsable, puisqu’il ouvre grand le champ des possibles, et décloisonne les secteurs d’activité, qui doivent se concerter pour avancer. 

Les efforts menés par la clinique ont été récompensés. La clinique Pasteur de Toulouse est aujourd’hui le seul établissement de santé en France à avoir simultanément les certifications ISO 14001 et Emas (European eco management and audit scheme).

Virginie Mailles Viard


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Source : https://www.touleco-green.fr/Developpement-durable-la-Clinique-Pasteur-se-soigne%E2%80%A8%E2%80%A8,12044