Le véhicule testé par la Régie départementale des transports est l’autocar Crossway « Natural Power » prêté par le constructeur Iveco. Tout juste sorti de la chaîne de montage, il sera commercialisé à l’automne et sert pendant deux mois à l’expérimentation autour de l’autocar motorisé au GNV menée par la Régie. « Il n’y a pas d’obligation légale sur les motorisations alternatives au diesel dans le transport routier avant 2025 mais le département a souhaité mener cette expérience pour voir les implications d’une transition énergétique future », a précisé Hélène Aspar, directrice de la Régie départementale des transports. Les résultats de cette étude seront ensuite remis à l’Autorité Organisatrice des Transports. De quoi faire les bons choix lorsqu’il s’agira de renouveler son parc de 85 autocars.
L’opération est menée en partenariat avec GRDF, les transporteurs régionaux Verbus et Ortet ainsi que les constructeurs Iveco et Scania. Elle a débuté début avril chez Autocars Ortet. « L’objectif est de mieux appréhender les atouts de la motorisation au GNV pour le transport inter-urbain de voyageurs sur les aspects techniques, économiques et en prenant en compte le confort des conducteurs et des passagers », précise Charly Enjalbert, ingénieur en charge de la mobilité GNV/Bio GNV chez GRDF. Déjà répandu dans les transports urbains - 300 bus au GNV à Toulouse, 130 à Montpellier et des appels d’offre en cours sur Béziers et Nîmes-, ce mode de motorisation est encore à ses débuts pour les transports plus longues distances.
L’avitaillement : enjeu majeur
Selon les premiers retour d’expérience présentés par Thierry Ortet, gérant des Autocars Ortet implantés au Sud du département qui testent actuellement un modèle au GNV du constructeur Scania, c’est une alternative au diesel intéressante mais la difficulté principale reste l’approvisionnement.
« Les conducteurs sont très satisfait sur le comportement du véhicule, la consommation de GNV est similaire au diesel avec une réduction significative des émissions d’oxyde d’azote, des particules fines ainsi que du niveau sonore mais le principale bémol réside dans le temps d’avitaillement plus long que pour le diesel ainsi que le nombre de point d’approvisionnements encore très faible sur la région. » L’entreprise a testé le véhicule sur la ligne Foix - Saint Giron en Ariège pour bénéficier précisément d’une station d’avitaillement.« L’Occitanie compte actuellement huit stations publiques dont quatre ont ouvert ces douze derniers mois et GRDF vise vingt stations d’ici 2020. Quatre stations devraient produire du Bio GNV issu de la méthanisation des déchets sous douze mois. »L’autre inconnue réside dans le coût d’entretien des véhicules sachant qu’il y a un surcoût à l’achat", ajoute Clément Verdié, président du groupe Verbus-VTO Voyages qui expérimente actuellement deux véhicules au GNV en service scolaire. Pour rentabiliser ses investissements, le transporteur verrait d’un bon oeil un allongement de la durée d’utilisation des modèles, une durée maximum actuellement fixée à huit ans par le département.
Aurélie de Varax
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