Ça s’est passé au coeur de Toulouse ce mardi 29 avril. Le poète Goudouli s’est peut-être retourné dans sa tombe en voyant sa statue affublée d’un masque blanc anti-pollution. Accompagné d’un panneau « Pollueur = Payeur ! Pollutaxe maintenant ! »
A l’origine de cette action militante : les membres de l’association pour la marche à pied et le vélo, Deux pieds Deux roues, et leurs sympathisants. « La mission d’information parlementaire sur l’écotaxe poids lourds auditionne Ségolène Royal, ministre de l’écologie, de l’environnement et de l’énergie demain et rendra son rapport à la fin de la semaine. Nous voulons informer et mettre la pression sur ce projet, » a déclaré Sébastien Bosvieux, Président de Deux pieds Deux roues. Un collectif basque, la CGT Cheminots et le Collectif d’associations pour la défense de l’environnement (CADE) conduisent cette action qui se déploie partout en France, du 26 avril au 3 mai, avec le soutien de la Fédération des usagers de la bicyclette (FUB).
Les enjeux toulousains
Cette mobilisation poursuit deux objectifs : rappeler la nécessité de combattre le dérèglement climatique en faisant payer, aux gros pollueurs, notamment les poids lourds, une partie de leurs nuisances. Selon le Réseau Action Climat, les poids lourds contribuent à hauteur de 23,6% aux GES alors qu’ils représentent moins d’1% du nombre de véhicules immatriculés en France. Pour Sébastien Bosvieux, « pas question de laisser le lobby agro-alimentaire très influent sur le transport routier décider quand des alternatives sont possibles comme la relocalisation de l’économie ».
Autre enjeu, l’écotaxe devait permettre le financement de projets alternatifs au transport routier. Suite au 3ème appel à projet pour des transports collectifs en site propre, lancé par l’Etat et doté d’une enveloppe de 450 millions d’euros, quatre projets avaient été proposés par Tisséo. « Il s’agit du prolongement de la ligne B du métro à Labège, de la ligne de BHNS (Bus à haut niveau de service) Plaisance-Tournefeuille, de la ligne de bus entre Toulouse et Portet-sur- Garonne ainsi que de l’extension du trame jusqu’au futur Parc des Expositions. Quid de l’avenir de ces projets s’il n’y a plus d’écotaxe dans la situation budgétaire actuelle ? », s’inquiète Sébastien Bosvieux.
Même si la Ministre de l’écologie se veut aujourd’hui rassurante, les parties prenantes attendent toujours de savoir si oui ou non, le gouvernement qui accuse un manque à gagner sur l’abandon de l’écotaxe estimé à 800 millions d’euros, débloquera les subventions promises.
Aurélie de Varax
2 Messages