
Quelle place pour le développement durable en période de crise ? Peut-on y trouver matière à opportunité, à innovation ? Ou se résume-t-il à une série de contraintes ? Toutes ces questions ont trouvé des réponses concrètes lors du colloque « Comment développer durablement mon entreprise ? », initié par la Chambre de commerce et d’industrie de Tarbes. Il est l’aboutissement d’une politique régionale de la CCI régionale de Midi-Pyrénées qui a fait de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) un enjeu stratégique pour faire gagner les entreprises.
Celles qui ont témoigné ont su donner aux étudiants et aux entrepreneurs présents le goût et l’envie de creuser les pistes qu’offre le développement durable. Pour Alan Fustec, président de Goodwill Management, la norme ISO 26000 doit gagner du terrain, puisque c’est elle qui donne le la sur ce que doit être le développement durable : « Les droits fondamentaux de la personne, la politique managériale et sociale, la pratique des affaires, la protection de l’environnement. La raréfaction des ressources naturelles exige désormais une prise de conscience générale », et la mise en place de règles qui ont ouvert des voies économiques nouvelles.
Le développement durable, de la théorie à la pratique
La table-ronde a réuni des entrepreneurs de PME et PMI de tous secteurs d’activités, qui ont démontré les apports et les perspectives de développement. La Fédération régionale des sociétés coopératives (Scop) du BTP a souligné l’atout concurrentiel que représente la RSE dans la construction : elle a entre autres mis en place une rotation des postes « pour bouleverser l’état d’esprit, aller plus loin dans la formation et le savoir-faire, et dans une meilleure approche de la santé des salariés ». « Nous avons placé l’homme au cœur de l’entreprise », a expliqué Patrick Rouaix, p-dg de la Scop Couserans Constructions.
Serge Clerens, directeur de production de la Société hydroélectrique du Midi - la Shem -, a souligné la volonté et la capacité de la société hydro-électrique à s’ancrer territorialement, en développant une production d’énergie respectueuse de l’environnement. Le Carré Fermier a lui lancé un concept de vente de produits fermiers en magasins, approvisionnés par le réseau de production local. Jean-Michel Lartigue, porteur du projet, a impliqué tous les producteurs : « Ils sont tous actionnaires, ainsi que les salariés. Nous sommes dans la création d’une valeur ajoutée qui vient du territoire et qui reste sur le territoire. »
Innopsys fidélise ses clients avec le circuit court
Le circuit court, c’est également le levier sur lequel s’appuie le laboratoire de recherche Innopsys, installé à Carbonne, en Haute-Garonne, qui privilégie la sous-traitance locale pour plus de réactivité, malgré son profil high-tech et international. Pour fidéliser ses ingénieurs de haut vol, la direction les a inclus dans les choix de réalisation du nouveau bâtiment labellisé HQE (Haute qualité environnementale). Elle est dans une démarche ISO 26000, et travaille pour l’obtention du label Lucie avec Goodwill Management.
Comme l’annonçait François-Xavier Brunet, président de la CCI de Tarbes, à l’ouverture du colloque, il n’est plus l’heure pour les entrepreneurs de regarder passer le train du développement durable, il faut grimper à bord, et ne pas rester sur le quai.
V.M-V.