Qui n’a pas un jour eu l’envie de créer son entreprise, mais s’est retrouvé au mieux repoussé par la masse de papiers administratrifs, au pire devant un grand vide : comment faut-il faire, pourquoi ne l’ai-je pas appris à l’école, à l’université ?
Entreprendre pour apprendre a répondu à l’appel, en créant dans les années 80 cette association loi 1901. En 2006 le réseau a connu un véritable essor, et en 2012 c’est la consécration avec la conquête – grâce à un accord cadre signé avec Darcos - de l’ensemble du territoire. L’objectif d’Entreprendre pour apprendre est de « développer l’esprit d’entreprise, en créant le lien entre école et entreprise, explique Delphine Demars, chargée de communication. Nous en sommes à 585 créations de mini-entreprises, en 2011 nous comptabiliserons 700. »
Entreprendre pour apprendre s’adresse aux collégiens et aux lycéens : pour créer une véritable entreprise sur une année scolaire, l’association travaille de concert avec l’école. « Nous formons des groupes de 10 à 15 élèves, avec qui nous posons le projet, nous réalisons une étude de marché, des objectifs à atteindre. » Il faudra aux mini-entrepreneurs trouver un produit, un nom, un logo, et... réfléchir au capital. La démarche eco-responsable est intégrée dans le cahier des charges, en partenariat avec l’Ademe. Elle a décerné en 2011 le prix du développement durable à la mini-entreprise Frig’Arts. Lancée par des élèves de seconde professionnelle qui récupèrent de vieux réfrigérateurs et congélateurs, Frig’Arts les retapent pour en vendre et en offrir aux Restos du Coeur. « Un lycée professionnel a travaillé sur des chariots pour les courses adaptés aux personnes handicapées. Nous allons avec la SNCF réfléchir sur des projets des mini-entreprises en lien avec la mobilité. »
On peut s’étonner de la nécessité de faire rentrer dans les écoles l’ « esprit d’entreprise », alors que bien souvent les bases de langage, et de mathématiques font défaut. Mais pour Delphine Demars, Entreprendre pour apprendre permet justement de mettre à profit les différentes matières enseignées à l’école, et de sensibiliser un public en difficulté d’insertion. « Nous intervenons aussi dans des des classes difficiles, où des jeunes sont en perte de repères. Cette étude de la mini-entreprise permet souvent de les réorienter, de les rendre autonomes et responsables. Il faut écrire une lettre de motivation, savoir postuler. C’est important dès la 3ème de savoir mettre en place un projet professionnel. »
Virginie Mailles Viard
– Une série de portraits réalisée en partenariat avec :
