Au 31 décembre 2016, la puissance installée de la Compagnie du vent s’élevait à 423 mégawatts éoliens et 88 mégawatts-crètes solaires photovoltaïques. En neuf ans, l’entreprise pionnière des énergies renouvelables qui a installé la première éolienne française à Port-la-Nouvelle dans l’Aude en 1991, a plus que quintuplé sa puissance installée. Une performance qu’a souligné Thierry Conil, le président de l’entreprise qui compte 160 collaborateurs, à l’occasion de la présentation de son bilan 2016 à Montpellier. « Nos actifs ont généré en 2016 une production annuelle de 815 millions de kilowattheures, soit la consommation électrique, chauffage inclus, d’environ 340.000 personnes ou l’équivalent de la population des villes de Montpellier et de Béziers réunies » a-t-il souligné. La Compagnie du vent a présenté un chiffre d’affaires 2016 de 64,7 millions d’euros assorti d’un résultat net de 33,3 millions.
Un premier parc éolien en Hérault
Cette croissance remarquable, l’entreprise l’a doit à la valeur de l’expérience et à un contexte favorable porté par le Grenelle et la loi de transition énergétique. Le dirigeant a annoncé en 2017 la construction de sept nouveaux parcs éoliens dont son premier parc en Hérault sur le plateau de Cabalas, pour une puissance globale de 112 mégawatts et douze nouvelles centrales photovoltaïques au sol (103 mégawattcrètes). Les mises en services s’étaleront entre fin 2017 et 2018.
Sur ces deux années, Thierry Conil annonce 250 millions d’euros d’investissement dans des parcs éoliens et centrales solaires en France métropolitaine. « Nous récoltons les fruits d’une implication de longue date. Nous avons un portefeuille de projets en prospection, nous connaissons les sites propices et avons des équipes au savoir-faire élevé ce qui nous permet d’être souvent gagnant dans les appels d’offre » a souligné Thierry Conil qui annonce que la Compagnie du vent va passer de 500 à 1000 mégawatts installés d’ici 2022.
Les défis de l’acceptabilité et de la simplification administrative
Côté défis, l’entreprise a lancé en 2016 plusieurs partenariats pour améliorer l’acceptabilité de ses projets, des démarches innovantes et fructueuses qu’elle compte poursuivre. « Nous avons initié notre première campagne de financement participatif sur une centrale solaire en Corrèze et récolté 300.000 euros en trois semaines. C’est un moyen de faire jouer un rôle aux citoyens dans la stratégie globale de lutte contre le réchauffement climatique », explique Thierry Conil. « Et un moyen de renforcer l’acceptabilité des projets ». Dans une autre logique partenariale, la société a lancé la construction du parc éolien de Montrigaud dans la Drôme, en partenariat avec l’agglomération de Valence et elle va présenter un projet d’extension des ombrières solaires photovoltaïques sur les parkings de l’Aéroport Montpellier méditerranée, en partenariat avec l’aéroport et Energie du Sud. Selon Thierry Cosnil, « il faut développer ce types de partenariat à l’avenir où chacun trouve son intérêt ».
Le dirigeant appelle également de ses voeux des évolutions réglementaires. « Pour atteindre les objectifs de la loi de transition énergétique, il faudrait évoluer vers le régime de l’autorisation unique sans pour autant rogner le dialogue avec l’ensemble des parties prenantes. » Enfin, il appelle de ses voeux un dialogue suivi et constructif avec les militaires et les services météorologiques de façon à ce qu’éoliennes et radars puissent à l’avenir « mieux cohabiter en respectant les contraintes de chacun, comme c’est le cas en Allemagne ». En France, les opérateurs de radars interdisent la présence d’éoliennes dans un rayon de trente kilomètres.
Aurélie de Varax
Sur la photo : la centrale d’ombrières solaires photovoltaïques à Rivesaltes (Pyrénées Orientales), mis en service en 2016. Photo DR.