Créée en 2008 par l’énergéticien Didier Martin, la société d’ingénierie et de R&D albigeoise Idhélio est en plein décollage sur un secteur clé de la transition énergétique : la production de chaleur, à partir du solaire. Financée à 50% par le Programme des investissements d’avenir 2016, elle prépare l’installation d’un démonstrateur d’Hélio Smart, son produit phare, sur 200 m2 de toiture chez l’industriel Fruits Gourmets, en Lot-et-Garonne. L’opportunité pour ce dernier de se doter d’une unité de séchage de ses fruits efficace et économe en énergie.
L’originalité du procédé breveté dont le prototype est déjà installé à l’École des Mines d’Albi repose sur deux innovations. « C’est d’abord un système de miroirs qui concentre les rayons du soleil vers un récepteur. Celui-ci convertit le rayon lumineux en chaleur récupérée ensuite dans un flux d’air à 250° », explique Didier Martin. La seconde innovation est un lit de roches pour stocker l’air chaud qui pourra ensuite être utilisé pour des usages industriels comme le séchage de fruits, le chauffage de serre ou encore le pré-chauffage d’air de combustion. L’entrepreneur cible en priorité le séchage pour la petite et moyenne industrie. Un potentiel de marché évalué à 176 millions d’euros par an sur l’Europe du Sud.
Une solution compétitive sur le long terme
Outre sa simplicité d’installation, l’Hélio Smart se distingue par sa faible empreinte environnementale : l’énergie captée est gratuite et renouvelable et l’air, une ressource propre, stable et non polluante. Côté retour sur investissement, « nous ciblons un coût de production de chaleur estimé entre deux et six centimes d’euros par kilowatt-heure sur vingt ans », précise Didier Martin. De quoi être compétitif par rapport au propane et au fuel mais pas encore au gaz naturel. Le dirigeant reste confiant : « Le secteur de l’efficacité renouvelable avec la norme Iso 50001, les nouvelles mesures incitatives ou contraignantes et l’enjeu des territoires à énergie positive est en train de déplacer le curseur des énergies fossiles vers les énergies renouvelables ».
Grâce à l’installation du démonstrateur prévue au printemps, Idhélio amorce la phase de validation des dernières hypothèses de recherche ainsi que de sa faisabilité industrielle. Cap ensuite sur la commercialisation de l’Hélio Smart en France puis à l’export dans la Sunbelt. L’entreprise qui compte quatre collaborateurs table sur une quinzaine d’ici cinq ans, dix millions d’euros de chiffre d’affaires dont 80% à l’export.
Aurélie de Varax
Sur la photo : Didier Martin devant le prototype de l’Hélio Smart installé à l’école des Mines d’Albi. Photo DR.