Voitures connectées grâce à des équipements embarqués permettant leur localisation, big data, machine to machine, la révolution numérique est au coeur de la mobilité intelligente. A Toulouse, Coovia, l’acteur du covoiturage en temps réel et Citiz, la scop de l’autopartage, peaufinent leur offre sur Android et Iphone pour séduire toujours plus d’usagers. "Grâce à un nouvel algorithme conçu par mon associé Damien Bigot, spécialiste en intelligence artificiel, et à une masse critique de conducteurs, nous proposons désormais à l’usager de coovia.fr cinq ou six choix de trajets," explique David Larcher, cofondateur de Coovia, actuellement incubée à l’Esa, l’Agence spatiale européenne.
L’open data au service de la mobilité douce
Unique en France, Coovia parie sur le « multimodal » en combinant sur sa plateforme numérique les modes de transport collectif existants - SNCF, Tisseo, Vélo-Toulouse et bientôt les bus Arc en Ciel, à Toulouse -, qu’il complète avec le covoiturage. "En poussant le numérique plus loin avec des applis performantes, nous allons rendre la mobilité douce aussi facile qu’une mobilité dure," prédit David Larcher. L’opérateur lance cette semaine une campagne de recrutement de covoitureurs audacieuse, via la distribution d’un spécimen de billet de 100 euros, annoncé comme le gain potentiel chaque mois pour le conducteur-chauffeur.
"Toulouse est notre laboratoire. Après cette campagne et son bilan, nous prévoyons une levée de fonds entre 500.000 et un million d’euros pour financer notre développement à Lyon, Nantes, Rennes et Paris." Et d’ajouter, confiant : "Blablacar prouve que le numérique casse les barrières d’usage. Or dans l’agglomération toulousaine, un million de sièges vides sont à conquérir chaque jour dans les automobiles qui circulent." Le modèle économique de l’entreprise repose sur une commission de 10% sur l’ensemble des covoiturages réalisés et surtout des sites sur-mesure développés pour des clients comme Airbus, ATR, Toulouse Metropole et GA.
Citiz veut s’insérer dans le multimodal
Pour rendre l’autopartage plus accessible, la nouvelle application de Citiz permet désormais de commander une voiture en temps réel, d’ouvrir la voiture avec son mobile ou encore de faire l’état des lieux de fin de parcours. "Un boitier communiquant dans le véhicule et une interface permettent d’indiquer où se trouvent les dégâts et d’y associer une photo," détaille Céline Soulié, directrice de Citiz. Autre révolution prévue au printemps : les futurs usagers pourront tester l’autopartage via un système de paiement à l’acte avant de s’abonner. "Ils pourront prendre une voiture au pied levé en envoyant une photo de leur permis de conduire et en payant en ligne," précise Céline Soulié. Concernant l’intégration de l’auto-partage dans le multi-modal, un chantier d’offre combinée est en cours avec Tisséo. Pour Citiz, l’objectif est clair : passer de 1600 à 2000 conducteurs fin 2016 pour atteindre le seuil de rentabilité.
Aurélie de Varax
Sur la photo : L’équipe de Coovia, dans leur bureau, mis à disposition par la Cantine Numérique. Photo Kevin Figuier - ToulÉco
Résultats de l’étude de l’Ademe sur le covoiturage courte distance publiée le 7 septembre :
les principales motivations sont le gain financier et la recherche de lien social. Le covoiturage domicile-travail se substitue en grande majorité à des déplacements effectués seul en voiture (90%) et très peu à des déplacements en transport collectif (3%). Evalué sur la population de 620.000 actifs du Grand Lyon, les gains environnementaux imputables au développement du covoiturage sont de 100.000 euros par an, en se basant sur les seules conséquences sanitaires des émissions de GES évitées. L’économie générée par nouveau covoiturer est évaluée à 2.600 euros par an.