L’association Coteaux 21 est devenue le fer de lance du développement durable sur la commune de Saint-Géniès-Bellevue en Haute-Garonne. Après avoir mis en place l’Agenda 21 - le plan d’actions en faveur du développement durable - et attiré d’autres communes dans ce giron, elle a créé une coopérative pour inciter les citoyens à acheter local.
Mais comment réaliser des actions liées au développement durable quand les communes et leurs habitants voient leurs subsides baisser ? « Il n’est pas nécessaire d’être argenté », témoigne Eric Peyrucain, à l’origine de l’association. « Justement, faire ses courses dans une Amap (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne, ndlr) est plus intéressant économiquement et socialement que de se rendre dans une grande surface. » Les familles adhérentes à Coteaux 21 achètent leurs produits dans le tissu de production local. Le site internet dédié propose à ses adhérents un véritable magasin, fourni grâce au circuit court. « Nous avons créé une coopérative il y a deux ans. Aujourd’hui les familles viennent sur la boutique en ligne pour faire des achats groupés. »
Ce qui permet aux producteurs d’écouler plus facilement leur production essentiellement bio : des légumineuses des coteaux de Gascogne, de la bière et du chutney du Tarn, du chocolat et de la papèterie de Haute-Garonne, du miel du Tarn-et-Garonne, du vin de l’Aude, des cosmétiques du Gers, etc.. Tout ceci tenu par une association à but non lucratif, qui se fait le relais entre l’acheteur et le producteur. C’est ainsi qu’ Eric Peyrucain voit l’avenir de notre société, à portée de main : « Il faut avoir le courage de regarder ce qu’il y a derrière ce que l’on consomme, et notre manière de consommer est à l’image du monde que l’on souhaite. Les bénéfices du local ne sont pas qu’économiques, ils sont également humains. »
Coteaux 21 agit sur tous les fronts du développement durable, que ce soit vers les déchets avec l’opération Zéro déchets verts qui permet de récupérer du bois local pour le chauffage, ou les transports avec la tenue d’une bourse aux vélos, l’alimentation avec des cours de cuisine pour apprendre à accommoder les restes, ou encore des ateliers pédagogiques sur le gâchis alimentaire.
Un Agenda 21 pour donner envie de vivre mieux
Avant d’élargir la réflexion à la sphère publique, Eric Peyrucain mettait en œuvre au sein de son foyer l’ensemble des démarches du développement durable. « Nous avons commencé par faire le ménage chez nous, en achetant local, en économisant l’énergie. Puis nous avons avec des amis rencontré les élus, et monté en 2006 un Agenda 21 en associant les collectivités. Avec l’Arpe, l’agence régionale du développement durable, Eric Peyrucain défriche alors les différentes méthodes pour animer ce plan d’actions. Notamment des débats, pour porter ces thèmes auprès des habitants et des élus. « Je voulais ouvrir large ce droit à la parole, montrer que l’on peut tous participer, sur des sujets prioritaires comme les transports, l’énergie, le social. L’Agenda 21 a été construit, voté, puis diffusé pour essaimer ces bonnes pratiques », narre-t-il.
Certainement à l’origine du premier Agenda 21 en France dont les racines sont citoyennes, Coteaux 21 a pour objectif de « donner envie de vivre mieux, sans culpabiliser les gens ». « Mais aujourd’hui, nous ne pouvons nous contenter de toucher des gens déjà sensibilisés. Il faut aller plus loin », souligne Eric Peyrucain
Virginie Mailles Viard
Eric Peyrucain viendra témoigner lors du second rendez-vous régional de la responsabilité sociale de l’entreprise (RSE) en Midi-Pyrénées, « Tous acteurs de l’économie de demain » , le vendredi 8 novembre 2013 à Toulouse.