
Quelles sont vos premières impressions au sortir de cette conférence environnementale ?
En juin, j’avais été mandatée pour assister au sommet Rio+20. J’en attendais beaucoup et j’étais revenue assez déçue. J’avais moins d’attentes de cette conférence environnementale et curieusement j’en suis revenue moins déçue.
Quel était le déroulement de cette rencontre ?
Cinq groupes de travail avaient été définis, et étaient animés par deux ou trois ministres. Ils portaient sur la transition énergétique, la biodiversité, les risques environnementaux, la fiscalité écologique et la gouvernance. Malgré quelques déséquilibres de représentativité, étaient présents chaque échelon territorial, mais aussi les salariés, le patronat et les associations. Chacun a pu s’exprimer et on a pu entendre toutes les positions, dans un climat assez serein.
Vous avez participé à l’atelier dédié à la gouvernance. Quel était votre message ?
Nous avons notamment évoqué la concertation publique, qui ne permet pas d’influer sur les projets car elle arrive trop tard, et vire parfois à la caricature. Un point sur lequel nous avons été rejoint par les ONG, tout comme sur la mise en place d’une véritable stratégie régionale de la biodiversité. Dans la même optique, nous avons proposé une réforme complète de la Commission nationale du débat public et une déclinaison de cet organisme dans les régions. Il a également été demandé que les régions soient responsables des principaux schémas d’aménagement du territoire, et que ces schémas deviennent prescriptifs. Parmi les principales avancées soumises, nous avons aussi demandé que la législation française se mette en conformité avec la convention internationale d’Aarhus, qui concerne l’accès à l’information et la participation du public.
Que retenez-vous de cette conférence et qu’en attendez-vous pour la suite ?
Tout d’abord une bonne écoute de la part des ministres, d’autant que notre message sur le rôle des régions avait déjà été entendu en amont. Ce qui m’a donné confiance également, c’est le discours introductif de François Hollande qui envoyait un certain nombre de signaux plutôt positifs. Autre motif de satisfaction : nous ne nous sommes pas rencontrés une bonne fois pour toutes et sans suivi. Nous nous retrouverons dans un an. Nous pourrons donc surveiller, juger des avancées sur pièce et dans un délai court, d’après les feuilles de routes dressées par le président et le premier ministre.
A l’issue de cette conférence environnementale, quels seront les premiers impacts visibles en Midi-Pyrénées ?
L’interdiction de l’extraction du gaz de schiste est forcément importante, la région étant particulièrement concernée. Nous avons aussi demandé à ce que des débats soient délocalisés en région pour que chacun puisse faire remonter ses attentes.
Certains secteurs comme l’agriculture, très présente en Midi-Pyrénées, n’ont fait l’objet que d’un nombre de mesures très limité.
Tout comme l’énergie, mais aussi la biodiversité, l’éducation à l’environnement, ou les éco-industries, des thématiques sur lesquelles je suis engagée en tant qu’élue en charge du développement durable, l’agriculture ne faisait pas partie des thématiques retenues pour cette première conférence. D’autant que nous attendons la nouvelle Politique agricole commune (PAC). Certes, il faudra attendre au moins un an pour pouvoir reparler de ces secteurs. Mais cette rencontre n’avait pas vocation à traiter tous les sujets. Il vaut mieux limiter les thèmes et pouvoir les approfondir, que d’en survoler un grand nombre.
Propos recueillis par Thomas Gourdin
Crédits photo : Philippe Grollier