Spécialisée dans les châssis de voitures de compétition, la société Fior, devenue Helem puis aujourd’hui Colibus, a démarré en septembre 2016 dans le Gers, la production en série de véhicules utilitaires électriques. L’histoire aurait pu s’arrêter en 2014 sans l’intervention d’E4V, son fournisseur de batterie lithium qui a décidé de racheter l’entreprise après son dépôt de bilan.
Ce nouvel ensemble a donné naissance à Univers VE, groupe structuré autour d’E4V basé au Mans et de Colibus, à Auch, positionné sur le créneau de la livraison « propre et urbaine du dernier kilomètre ». Décliné d’abord en 8 m3 dédié aux produits secs, son modèle ultraléger a séduit des transporteurs comme DHL, UPS, la Poste et leurs sous-traitants. Une cinquantaine de véhicules sillonnent actuellement les rues de Paris, Toulouse, Bordeaux ou Marseille. Lancé mi-2017 et déployé à Rungis, son modèle frigorifique de 5 m3 pour les produits frais, est utilisé par plusieurs municipalités pour la livraison de repas.
Une solution d’avenir
Colibus, qui produira cent nouveaux modèles en 2018, table sur un chiffre d’affaires de 3 à 4 millions d’euros pour cinquante salariés d’ici la fin de l’année. « Notre homologation nous limite à mille véhicules par an, c’est un objectif que nous voulons atteindre à l’horizon 2021. Les utilitaires électriques, tout le monde en parle mais ce secteur n’a pas encore vraiment démarré. En 2017, l’offre électrique représentait 6500 véhicules sur 450.000 véhicules utilitaires légers, de moins de 3,5 tonnes, toutes motorisations confondues, soit 1,5 % du marché. Les perspective s sont colossales et les restrictions de circulation qui s’accélèrent font de Colibus une solution du quotidien et d’avenir », explique Olivier Civil, son directeur général adjoint.
La croissance de l’entreprise gersoise profitera aussi à ses fournisseurs occitans qui l’approvisionnent en pièces usinées pour la carrosserie, vendéens pour la fabrication de ses châssis brevetés et sarthois pour les batteries lithium. Seuls les moteurs sont produits en Allemagne et les cellules des batteries, en Asie.
Johanna Decorse
Sur la photo : Colibus a vu plusieurs de ses véhicules exploités dans des villes comme Toulouse, Paris ou Marseille. Crédits : DR