« Nous travaillons la matière d’une plante extraordinaire. » Edouard Sherwood a découvert les vertus du bambou lors de ses multiples voyages. Cet ingénieur toulousain a trouvé ensuite en David Hardy, spécialiste des résines biosourcées, le compagnon d’aventure idéal pour monter, autour de cette plante unique, une entreprise au potentiel international. Cobratex est officiellement née en octobre 2013, mais voilà quatre années que les deux associés travaillent sur un projet industriel innovant de Recherche et Développement : produire des tissus techniques destinés aux matériaux composites, à partir du bambou. S’il pousse sur tous les continents, comme l’a constaté Edouard Sherwood, ses 1500 variétés ouvrent à de multiples usages.
Lauréat des Trophées Développement durable de l’Arpe
« Il est beaucoup exploité pour réaliser des parquets, de la pâte à papier... En Europe, la culture du bambou est moins présente qu’en Asie, ou en Amérique du Sud. Là bas, ils réalisent des échafaudages à base de bambou. C’est un matériau rigide qui peut être utilisé dans des produits high tech. » Cobratex a remporté en 2013, le prix Henri Vhernes, décerné par l’Arpe, l’Agence régionale du développement durable, dans le cadre des Trophées du développement durable. Un vrai soutien, explique Edouard Sherwood. « La contribution financière associée à ce prix, a favorisé le développement de notre procédé innovant. Nos produits finaux ont pour but de réduire le bilan carbone des matériaux composites dans tous les secteurs d’activités et d’améliorer considérablement leur cycle de vie. »
Du bambou dans les raquettes
Désormais armée de son unité de transformation et de production, Cobratex peut enfin décortiquer et mettre à jour les atouts de cette plante dans le cadre de la haute technologie. Un challenge industriel et écologique, puisque le bambou peut rivaliser avec la fibre de verre et co-habiter dans le renforcement du plastique : pour la réalisation de casques de motos, d’ULM ou encore de raquettes de tennis. « Les industriels aiment composer, mélanger les fibres, superposer les couches. Ce qui offre des tissus et des fonctionnalités différentes. »
Aux côtés de ses pairs que sont le lin et le chanvre, le bambou détient une image de plante noble, et résistante. Il a d’ailleurs bénéficié de la percée du lin sur le marché industriel, estime Edouard Sherwood. « Le lin a réveillé l’intérêt du marché sur ces fibres naturelles. Elles ont des atouts compétitifs, en termes de performances et de coût. Le bambou offre, en plus, une capacité d’isolation phonique et thermique, et d’absorption des chocs. Utilisé dans les raquettes de tennis, on sait qu’il réduit le tennis elbow des joueurs de tennis. Mais on peut l’ouvrir sur de nombreuses et nouvelles fonctionnalités. Et ce produit a une multitude d’esthétiques possibles. »
Les propriétés physiques exceptionnelles du bambou et sa transformation en tissu technique haute perfomance ont séduit les investisseurs. Cobratex a réalisé une première levée de fonds de 200 000 euros, déposé ses brevets, et installé sa ligne de production à Toulouse. Elle est prête à sortir du bois, et travaille déjà sur des prototypes innovants.
Virginie Mailles Viard
Sur la photo : Edouard Sherwood, Président de Cobratex
Appel à candidature pour les Trophées du développement durable 2014
L’Arpe Midi-Pyrénées, en partenariat avec la Région, Le Groupe La Poste et la CCI, organise la 3e édition des Trophées du développement durable en Midi-Pyrénées. Ce concours régional vise à récompenser 4 porteurs de projets, entrepreneurs innovants, intégrant les valeurs du développement durable dans leur activité économique. L’appel à projet est ouvert jusqu’au au 31 mars.
Inscriptions sur : http://www.arpe-mip.com/projets/les-trophees-developpement-durable-en-midi-pyrenees