Après le circuit court, place au vrac. Une tendance lourde même, puisque 250 projets d’épiceries en vrac seraient en cours d’ouverture en France. La boutique ceci&cela, qui vient d’ouvrir cette semaine rue Baour Lormian, est la première dans la ville rose. Une boutique flambant neuve équipée de distributeurs de produits du sol au plafond où l’on vient avec ses propres contenants pour les remplir à la quantité désirée et où certains produits sont vendus dans des contenants consignés. Les céréales et légumineuses ont la part belle avec pas moins de huit variétés de riz et quatorze de pâtes artisanales, mais aussi les biscuits et confiseries, les fruits secs, thés, tisanes, café et chocolat, les produits frais, produits d’entretien sans oublier les déodorants, shampoings et dentifrices. Louise Cardona, jeune diplômée de l’Inseec Bordeaux à l’origine du projet, a réuni près de 300 références, choisies méticuleusement auprès de 48 fournisseurs, pour la plupart locaux.
« L’idée a commencé à germer pendant mon séjour Erasmus en Turquie en 2014, où je me suis aperçue que les sacs plastiques n’étaient pas interdits. Je rêvais de me lancer dans un projet entrepreneurial et qui ait du sens. L’idée du vrac et du zéro gaspillage m’a semblé une évidence », raconte Louise Cardona. « Je préfère ne pas parler du zéro déchets car c’est très difficile », ajoute-t-elle.
Zéro gaspillage, 50% local, et 80% bio
Investie à plein temps dans son projet depuis octobre 2015, Louise Cardona a d’abord démarché ses producteurs un par un, en s’appuyant sur les annuaires de circuits courts de producteurs locaux. Certains sont également venus à elle ayant entendu parlé du projet. « Tous mes producteurs sont français à l’exception du café, du thé et des épices et la moitié sont locaux. Je n’ai pas trouvé certaines céréales dans la région comme les haricots noirs qui viennent de Poitou Charentes et le quinoa d’Anjou. 80% des produits sont bio et j’espère atteindre le 100% bientôt, » explique la jeune femme.
Côté finances, le lancement de ceci & cela a nécessité 100.000 euros, dont 70.000 euros ont été apporté par la Nef et 7000 euros en crowdfunding. Louise Cardona vise un premier exercice à l’équilibre soit 225.000 euros de chiffre d’affaires. Pour fidéliser ses clients, elle entend également faire de son magasin un concept. « D’ici deux semaine l’organisation d’ateliers autour du »zéro gaspillage« et du Do it Yourself ainsi que des soirées zéro déchets vont commencer dans notre sous-sol aménagé. » Ceci & cela va également lancer une carte de fidélité collective et un système de vote sur les promotions du mois prochain. Bref, l’enseigne lance la mode du vrac, en mode collaboratif.
Aurélie de Varax
Sur la photo : Louise Cardona, fondatrice de ceci & cela, 7 rue Baour Lormian à Toulouse.