La Région Midi-Pyrénées s’est engagée sur la réalisation d’une centaine d’unités de méthanisation d’ici 2020. Dans le cadre du plan Energie-méthane-autonomie-azote et du plan Midi-Pyrénées énergies, son président Martin Malvy a signé une convention avec l’Etat en juin 2013. Ambitions de ces plans : utiliser l’essentiel des déchets de l’agriculture et de l’agro-alimentaire. Cette mobilisation permettrait de produire d’ici 2020, 2200 GWh, soit l’équivalent de 25% de la consommation de gaz en Midi-Pyrénées.
La carte régionale du biogaz
Une perspective qui motive le conseil régional pour la mise en place de son tout premier plan Biogaz. On y trouve une constellation assez éparpillée de projets de méthanisation qui se dessine sur la carte régionale. Sur les 80 en cours, 25 sont des projets collectifs agricoles, au stade d’études. Les départements de l’Aveyron, du Gers, du Lot et du Tarn sont les plus représentés. Le Tarn, remporte la palme en projets agricoles individuels : ils sont au nombre de huit. Ce département, très dynamique, dispose déjà de trois unités en fonctionnement, et de deux en cours de développement. La Haute-Garonne elle, ne compte que deux projets au stade d’étude, un en développement, et un en fonctionnement.
Tout ne s’est pas fait en un jour. La collectivité travaille et investit sur le biogaz depuis 2009. C’est que la production annuelle de biogaz laisse augurer des jours meilleurs : elle pourrait être équivalente à 200 millions de litres de fuel, et créer une centaine d’emplois directs. La Région tient ces chiffres de l’étude qu’elle a fait réaliser en 2012 sur les gisements des déchets de l’agriculture et de l’alimentaire. Elle estime la production annuelle de biomasse méthanisable en Midi-Pyrénées à 4 millions de tonnes de matières sèches. Soit le quart de la consommation actuelle de gaz.
Simplifier les procédures administratives
L’ensemble de ces composantes justifie aujourd’hui l’accompagnement financier, et technique apporté aux porteurs de projets : aux côtés des subventions directes, des prêts à taux bonifiés, le conseil régional participe au capital via Midi-Pyrénées Energies Investissements. Malgré tout, a rappelé Martin Malvy lors de la journée nationale consacrée au biogaz, cette volonté se heurte à la réalité administrative : « Certains projets connaissent des retards du fait de règlements qui évoluent en cours de route. Il faut simplifier les procédures, promouvoir l’anticipation des décisions administratives, délivrer l’autorisation d’exploiter les unités de méthanisation plus tôt et ne pas attendre deux ans de développement... »
L’autre handicap, est le coût du raccordement au réseau électrique. « L’un des plus élevés de France », a rappelé Martin Malvy. » Les raisons : les distances et la faible densité de population au kilomètre carré. « Ce qui pénalise le raccordement et la réalisation des petites et moyennes unités de production d’énergie renouvelable. »
Mais là encore, Midi-Pyrénées ne désarme pas. Elle voit même de plus en plus grand en projetant la création d’un cluster en 2014, qui identifierait dans tout le grand sud-ouest l’ensemble des professionnels du biogaz.
Virginie Mailles Viard