Il fait partie des pionniers de la méthanisation à la ferme. Christophe Canezin, exploitant agricole dans le Gers, est le gérant de la SARL Biogascogne Energie, la première unité individuelle de biogaz à la ferme en Midi-Pyrénées, en 2004. « Actuellement, je rentre dans le digesteur huit à dix tonnes de déchets végétaux par jour », explique-t-il. Initialement c’était essentiellement des effluents d’élevage mais, face à la crise du lait, l’exploitant s’est reconverti dans la production biologique. Pour l’instant ses déchets proviennent surtout des fermes et des coopératives agroalimentaires des environs. Installée en 2009, l’unité est équipée d’un cogénerateur d’une puissance de 100 kW électrique et 130 kW thermique, et tourne 8000 heures par an. De quoi alimenter la ferme à l’énergie renouvelable, et fournir en électricité 300 foyers. « Ici on produit et on consomme local, et on renforce le réseau EDF en cas de baisse de tension », souligne Christophe Canezin.
Le biogaz pourrait sauver quelques éleveurs
Initié en 2004 avec l’accompagnement d’Aria Énergie, le spécialiste national de la méthanisation à la ferme, le projet de Biogascogne Energie a mobilisé 500.000 euros. Côté difficultés, le gérant souligne le marathon administratif pour réaliser les études, obtenir les autorisations, les subventions et les financements. Trois ans au total contre 6 à 12 mois en Allemagne. Avec 38% de subventions (Fonds européen Feder, Conseil régional, Conseil général et Ademe), le retour sur investissement est attendu dans un an. « Pour la première fois en agriculture, on produit quelque chose avec un tarif garanti sur quinze ans. Je pense que cela peut sauver quelques élevages. » Christophe Canezin entend défendre le modèle du biogaz à la ferme.
Aurélie de Varax
Sur la photo : des digesteurs cylindriques pour méthanisation agricole. Photo Aria Énergie.