Saurons-nous les faire collaborer dans une forme de bienveillance et de respect mutuels, dans un modèle gagnant-gagnant, mieux soignant-soignant, pour que l’espoir d’un lendemain meilleur revienne souffler sur les générations futures ?
La planète souffre de l’épuisement de ses ressources qu’elle offre gratuitement à chacun, en même temps l’entreprise souffre de ne plus offrir suffisamment de sens à ses collaborateurs. Cruelle situation. Et pourtant, l’Homme a enfin pris conscience que son modèle de développement actuel n’était en réalité ni durable, ni soutenable, ni même plus désirable.
Le besoin de solutions de transition vers une société socialement durable s’accroît fortement. Face à cette situation, nous restons aveuglés par nos certitudes passées, espérant secrètement que les solutions viendront de la seule innovation technologique. Pourtant, continuer comme avant est impossible… Le recours à l’endettement a montré ses limites, et les crises écologiques et géopolitiques nous démontrent que les voies suivies nous entrainent inexorablement vers une inhumanité croissante et nous éloignent d’une prise de conscience responsable. De gré ou de force, le changement de paradigme s’impose et la qualité de notre futur dépendra de la vitesse avec laquelle nous saurons négocier la transition. Donner à l’économie son juste rôle : un outil puissant au service d’un projet de société, telle est l’ambition que, nous, entreprises, nous devons nous donner.
Ainsi, si elle veut durer raisonnablement, l’économie doit reprendre sa vraie place, celle de son sens étymologique, du grec oikos, la maison, et nomos, l’art de gérer : l’art de gérer son habitat, son territoire, son patrimoine... jusqu’à sa planète. La conclusion est devenue pour le Centre des jeunes dirigeants d’entreprise (la plus ancienne des organisations patronales créée en 1938 par Jean Mersch) une évidence, l’économie doit être au service de l’Homme bien sûr, mais elle ne peut plus en rester à cette seule obligation, l’économie doit impérativement se mettre au service de la Vie. Le vivant dans son ensemble est indissociable à notre survie. Et faire du bien à la planète c’est aussi faire du bien à l’Homme, et faire du bien à l’Homme c’est entretenir et enrichir son patrimoine naturel tout naturellement. Le développement durable est déjà en soi un moteur d’innovation et de valeurs partagées.
Chronique signée de Daniel Luciani, PDG ICOM,membre du bureau national du Centre des Jeunes Dirigeants en charge de la Performance globale
« L’économie doit reprendre sa vraie place, celle de son sens étymologique, du grec oikos, la maison, et nomos, l’art de gérer : l’art de gérer son habitat, son territoire, son patrimoine… jusqu’à sa planète. »