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Au Petit Grain Bio : des légumineuses aux petits oignons... bios


Les pois chiches, la luzerne, le blé, l’avoine, la lentille, le haricot blanc, ont retrouvé sur les terres de Montclar-Lauragais en Haute-Garonne, leurs lettres de noblesse. Au sein d’Au Petit Grain Bio, les graines de Laurent Paul peuvent grandir en toute autonomie.



Les intrants, c’est de l’histoire ancienne, une époque révolue d’avant 2009, date à laquelle cet agriculteur fait la bascule. Laurent Paul tient son exploitation installée sur la commune de Montclar-Lauragais (31), de ses parents. Depuis 1997, il cultivait ses terres à la manière conventionnelle. « Autrement dit chimique » précise-t-il. « J’ai commencé à me poser des questions sur l’avenir de ce patrimoine que je voulais viable et durable pour mes enfants. Or la chimie ne va pas dans le sens du durable. » Quant au contexte économique, il joue au yo-yo avec le cours de céréales, tandis que la concurrence canadienne fait rage. « Nous étions défavorisés, nos coûts de production étaient supérieurs aux leurs, et il n’y avait pas en France de volonté d’acheter local. C’était la loi du plus loin, et du moins cher qui prévalait. »


Tout est récolté, stocké, trié et transformé sur place


Qu’à cela ne tienne, Laurent Paul ne veut pas d’une agriculture qui marche sur la tête. Et il veut mettre un visage sur ce qu’il fait, sur ses clients, sur son environnement. Depuis 2009, ses plantations tournent d’une année sur l’autre - pois, pois chiches, luzerne, blé, avoine, lentille, haricot blanc -, soit sept cultures de légumineuses, autonomes, « naturelles, c’est un adjectif que je préfère à celui de bio. Je fais comme faisaient les anciens, qui vivaient quasiment en autarcie. »

En diversifiant ses cultures, et en travaillant avec des variétés anciennes résistantes, Laurent Paul évite les problèmes sanitaires. Ceux qui poussent l’agriculture conventionnelle à diffuser des pesticides. « Elle a des chevaux de course, qui doivent produire à tout prix, même au détriment de leur existence. Nous, nous produisons moins, mais nos plantes se débrouillent toutes seules. »

L’agriculteur ne laboure plus, et désherbe mécaniquement, pour conserver le capital santé de son exploitation. « La chimie fait du curatif, nous faisons du préventif. Ce n’est pas un modèle qui plait à l’industrie agroalimentaire, parce que nous ne sommes plus des consommateurs de produits chimiques. Mes légumineuses, elles se soignent toutes seules. Je ne juge pas l’agriculture conventionnelle, je l’ai pratiquée. Mais aujourd’hui, les normes environnementales de la PAC ( la Politique Agricole Commune),la bride, et la coince. J’ai préféré transformer ces contraintes en avantages. »



Après douze années d’agriculture conventionnelle et cinq années de bio, Laurent Paul a métamorphosé son exploitation, autrefois dédiée au blé dur et au tournesol. Tout est récolté, stocké, trié et transformé sur place. L’agriculteur a développé la vente directe à la ferme, qui représente aujourd’hui 20% de son chiffre d’affaire. Et travaille avec la plate-forme Produit sur son 31, les cantines scolaires, et les magasins de producteurs. Avec 140 000 euros de chiffre d’affaire annuel, Laurent Paul gagne mieux sa vie qu’avant, et peut désormais envisager de transmettre la ferme à ses fils. Et de créer un deuxième emploi. 


Virginie Mailles Viard


Sur la photo de tête : Laurent Paul, céréalier, Au petit grain bio. Dans l’article, l’atelier de transformation et son moulin.

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Source : https://www.touleco-green.fr/Au-Petit-Grain-Bio-des-legumineuses-aux-petits-oignons-bios,12921