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Occitanie. Dans un contexte difficile, le devoir de réinvention du fonds solidaire Iés

Le fonds d’investissement solidaire occitan IéS doit revoir son fonctionnement dans une situation économique ardue. Sa nouvelle directrice opérationnelle Bénédicte Salaün et son président Éric Jourdain nous expliquent cette nouvelle donne et comment ils prévoient de réorganiser la structure.

Le président d’Iés joue cartes sur table. Les temps sont difficiles pour le fonds d’investissement solidaire occitan. « Nous traversons une période compliquée. Un nombre important d’entreprises de l’économie sociale et solidaire (ESS) connaît d’importantes difficultés au moment où les subventions des collectivités locales sont en forte baisse. Cela nous nous amène à repenser notre modèle économique », résume Éric Jourdain. Dans une lettre à ses coopérateurs, le président du fonds solidaire rentre plus en détail sur la conjoncture complexe actuelle. « IéS a annoncé un résultat d’exercice négatif pour la période 2023-2024. Ce résultat s’explique par la conjonction de plusieurs facteurs combinés : un nombre important d’entreprises financées en difficulté et pour des montants élevés, ni pris en charge par la garantie de Bpifrance ni provisionnés, des demandes importantes de remboursement de parts et une collecte plus faible que les années précédentes. 2025 n’augure pas une situation plus facile. La situation décrite en 2024 perdure, les subventions de la Région sont en forte baisse et la situation économique invite à la prudence », analyse le président.

Dans un tel contexte, IéS a pris plusieurs décisions d’économies budgétaires. Il va tout d’abord diviser par deux le nombre de ses salariés alors qu’il disposait jusque-là de 2,5 équivalents temps-plein. Le soutien aux entreprises va passer de 70.000 à 50.000 euros maximum par projet. « En 2025, le plafond total ne va pas baisser. Il va rester à 450.000 euros. Par contre en 2026, nous n’irons pas plus haut que 350.000 euros. Notre allons demander aussi plus de garanties aux entreprises que nous soutenons », confie Éric Jourdain.

IéS contraint à la rigueur budgétaire

Sa nouvelle directrice opérationnelle, Bénédicte Salaün, qui restera plus dans l’ombre que ses prédécesseures, est chargée de réorganiser et "rationaliser" le fonctionnement interne de la structure. « Nous sommes encore dans une phase de réflexions en interne. Mais on sait déjà que plusieurs missions assurées par des salariés seront transférées aux bénévoles. Nous allons essayer aussi de créer plus de synergies avec les autres acteurs de l’ESS afin que ce secteur soit toujours soutenu de manière efficace sur le territoire », explique la nouvelle directrice avec un ton sobre qui sied à la nouvelle ère que vit IéS.

« L’ESS vit une période vraiment difficile. Il faut que les acteurs publics en aient davantage conscience. Si on veut que ce type de structures qui ont le bien commun en tête perdurent, il va falloir trouver des moyens de continuer de les soutenir d’une manière ou d’une autre », pointe le président Éric Jourdain. La société coopérative d’intérêt collectif aurait, depuis sa création il y a un peu plus de 25 ans, soutenu plus de 190 entreprises à hauteur de 4,5 millions d’euros grâce à plus de 1000 coopérateurs. Actuellement, la structure regroupe une centaine de membres dont soixante-dix actifs.
Matthias Hardoy

Sur la photo : Éric Jourdain est président d’Iés depuis 2017. Crédit : Hélène Ressayres-ToulÉco.

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Source : https://www.touleco-green.fr/Article-Ies,45963