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Après Sivens : quatre projets « points noirs » emblématiques en Midi-Pyrénées - Troisième partie

Quel est le point commun entre l’autoroute Toulouse-Castres, le grand tétras, les carrières de gravats en Ariège, et Val Tolosa à Plaisance du Touch ? Tous ces projets sont sur la liste noire de France Nature Environnement Midi-Pyrénées.

Depuis 2005 le collectif Gardarem la Menudai se bat en justice pour terrasser un nouveau monstre commercial, Val Tolosa. Ce site "à l’américaine" sera implanté sur la commune de Plaisance-du-Touch : 60 000 mètres carrés de surface de vente, 150 commerces, 4.200 places de parking. Le tout posé sur 44 ha de terres agricoles. Le promoteur Unibail-Rodamco promet neuf hectares d’espaces verts, 5.000 emplois, une route départementale. L’association et France Nature Environnement (FNE) objectent « de la verdure cache-béton », des emplois précaires, le passage de 20.000 véhicules, et la fin des commerces de proximité. Les recours devant le tribunal administratif ont été rejetés. Val Tolosa devrait ouvrir ses portes en 2022.

Toulouse-Castres : l’autoroute de trop pour 14 collectivités

Le tracé de l’autoroute Toulouse-Castres est adopté depuis juillet 2014. Ce projet autoroutier dont l’objectif est de désenclaver le Tarn rencontre depuis dix ans de fortes oppositions. Quatorze maires du département refusent ce nouvel axe et lui préfèrent un aménagement de l’existant, la RN126. L’autoroute dont le coût avoisine les 500 millions d’euros dont 90 millions à la charge des collectivités, ne servirait selon ce collectif qu’à 3.300 véhicules par jour. A leurs côtés, FNE pointe le risque financier et une dégradation du cadre de vie. La réforme territoriale en cours, la suppression de l’écotaxe, auraient pu faire pencher la balance en faveur des opposants. Mais l’Etat a annoncé dès décembre 2014, une levée de fonds et une mise en service prévue pour 2022.

L’Ariège, mitée par les carrières ?

Les associations écologiques et ariégeoises se soulèvent contre la prolifération des carrières sur leur département. Elles estiment à plus de 1000 hectares les terres sacrifiées par les quatre carriers de Midi-Pyrénées - Colas Siadoux, MPG, Mallet et Denjean-Cemex - pour prélever 4 millions de tonnes de gravats. Soit trois fois la moyenne régionale. Des excavations qui modifient profondément la plaine alluviale. En creusant sur une profondeur de quinze mètres, elles mettent à jour les nappes phréatiques recouvertes ensuite de déchets potentiellement polluants. Les carriers avancent eux les emplois, et la nécessité de produire des granulats.

La chasse au grand tétras toujours ouverte

Le grand tétras pourrait disparaître. Le tourisme et la chasse modifient profondément l’habitat de cet oiseau emblématique des Pyrénées. La population du grand tétras diminue de façon inquiétante. Les associations estiment que les chasseurs des Hautes Pyrénées ont tué « légalement » ces dix dernières années 70 fois plus de grand tétras que ceux des Pyrénées Orientales. Elles demandent au ministère de l’écologie de limiter plus sévèrement les prélèvements de coq de bruyère. Dernier pays d’Europe occidentale à chasser le Grand Tétras, la France peine à mettre en place une réelle stratégie nationale pour sauvegarder l’espèce.

Virginie Mailles Viard

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Source : https://www.touleco-green.fr/Apres-Sivens-quatre-projets-points-noirs-emblematiques-en-Midi,17019