En 2012, le législateur ouvrait l’innovation à une dimension élargie, incluant notamment l’économie sociale et solidaire (ESS). Mais l’ex Languedoc-Roussillon avait déjà de l’avance, qui dès 2007 avait créé Alter’incub, le premier incubateur dédié. Depuis, il a fait des émules, reproduit dans les régions Rhône-Alpes, Poitou-Charentes, Midi-Pyrénées, Auvergne.
Pour son dixième anniversaire, célébré ce mois de décembre à Montpellier, il affiche au compteur 124 projets accompagnés, 57 entreprises et 357 empois créés. Parmi elles, quelques « pépites » n’ayant rien à envier, question success story, à leurs homologues des nouvelles technologies, comme Care Labs. Avec 5,2 millions d’euros de fonds levés en début d’année, la start-up montpelliéraine prouve avec d’autres, que l’ESS ne considère pas la réussite économique comme un gros mot.
Accélération de croissance : l’ESS aussi …
Il y est aujourd’hui question d’accélération de croissance, thème des troisièmes rencontres internationales de l’ESS, organisées à Montpellier le 1er décembre dernier. Les acteurs de différents pays s’y sont penchés sur « le changement d’échelle, qui amène ces entreprises à passer à la vitesse supérieure ». Un phénomène qui se répand en Europe, à en juger par la multiplication des initiatives, de l’Autriche, au Royaume-Uni, en passant par la Belgique, l’Espagne ou les Pays-Bas. En France, le gouvernement a établi la feuille de route d’un programme national d’accélération de croissance des entreprises socialement innovantes, présenté à l’occasion de ces rencontres, par Christophe Itié, Haut Commissaire à l’ESS et à l’Innovation sociale : « Dès janvier 2018, un appel à projets national sélectionnera un nombre réduit d’entreprises susceptibles de devenir les futures licornes de l’ESS. Puis, le gouvernement labellisera des incubateurs et sélectionnera des territoires expérimentaux sur des thématiques ».
Fidèle à sa tradition expérimentale, l’ex Languedoc Roussillon n’a pas attendu. Au terme d’un programme de six mois, la première promotion des six start-up d’Alter’Venture, première expérimentation en France d’un accélérateur d’intérêt général d’entreprises socialement innovantes, a franchi des pivots stratégiques dans son développement. Un succès qui devrait « sans beaucoup d’incertitude amener le programme à être reconduit en 2018 et étendu cette fois à toute l’Occitanie » explique le directeur d’Alter’Incub et d’Alter’Venture, Philippe Rajosefa.
Nathalie Sanselme
Sur la photo : Philippe Rajosefa, Directeur d’Alter’Incub et responsable d’Alter’venture. Photo Etienne Perra.