Avec pour cause les effets du changement climatique, « l’année 2022-2023 est la plus mauvaise récolte de semences de l’histoire d’Arterris », déplore Christian Reclus, directeur général du groupe coopératif agricole audois, lors de l’assemblée générale, le 12 décembre dernier à Castelnaudary (Aude). En Occitanie, 110.000 hectares ont disparu entre 2010 et 2022. Avec un chiffre d’affaires de 758 millions d’euros, le pôle agricole fait face à « une baisse historique des productions de céréales et de semences », du fait notamment de la sécheresse. De son côté, le pôle agroalimentaire (411 millions d’euros) doit composer avec la hausse du prix des matières premières, des négociations « complexes » avec la grande distribution, et la grippe aviaire.
L’occasion pour Arterris d’appeler les professionnels à s’engager dans les transitions énergétique et écologique. À son échelle, Arterris « capitalise toutes les connaissances, en consultant des laboratoires, des scientifiques, etc., pour construire des solutions qui seront territorialisées et que nous expliquerons aux agriculteurs », explique Christian Reclus, directeur général du comité exécutif d’Arterris. « Il est question d’adapter les pratiques des années 1950 au temps d’aujourd’hui, avec des outils d’aide à la décision comme l’intelligence artificielle pour accélérer les analyses, ou encore la surveillance des maladies », poursuit Jean-François Naudi, président d’Arterris.
Micro-irrigation
Face au manque de ressource en eau, « nous avons volontairement diminué notre consommation d’eau de 50 % en 2022 pour laisser de la ressource aux autres usages », souligne Jean-François Naudi. « Pourtant, s’il y a bien un usage qu’il faudrait moins baisser que les autres, c’est l’irrigation ! L’eau utilisée pour l’irrigation participe à un cycle, qui permet de faire pousser des plantes l’été et limite le risque d’incendie. »
Également, le président d’Arterris appelle à gérer l’eau plurianuellement. « Nous avons des problèmes d’eau l’été. Il faut apprendre à la stocker », explique-t-il. Autre point soulevé par Christian Reclus, « alors que nous utilisions notamment l’irrigation par submersion ou aspersion, nous tendons de plus en plus vers la micro-irrigation ».
Arterris, qui fédère 15.000 coopérateurs, emploie 2300 salariés et réalise 1,22 milliard d’euros de chiffre d’affaires sur la période 2022-2023. Avec 200 millions d’euros de fonds propres, la coopérative entend poursuivre ces investissements en 2024.
Hubert Vialate
Sur la photo : Christian Reclus, directeur général, Jean-François Naudi, président, et Jacques Groison, directeur général adjoint d’Arterris. Crédits : H.V. - DR.