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Adour-Garonne remonte le cours des inondations

La crue du 18 juin 2013 va être scrutée rétrospectivement grâce à des images satellites et des photos prises alors que la Garonne débordait de toutes parts. L’Agence de l’eau, Adour-Garonne, produira une étude pour éclairer les décisions des collectivités.


« Le Ramier est complètement submergé. La pluie ne cesse presque pas ; de grands désastres sont à craindre. L’eau est à 6 mètres 20 centimètres au-dessus de l’étiage. Dans la rue des Amidonniers, elle croît de minute en minute. Les chevaux ont de l’eau jusqu’au poitrail. »

Cette chronique, extraite du Journal de Toulouse, date du 23 juin 1875. Toulouse est sous les eaux, et le quartier Saint-Cyprien garde encore aujourd’hui sur ses murs les traces de cette crue historique. Le 18 juin 2013 restera également dans les mémoires comme l’une crues les plus dévastatrices qu’ait connue la région Midi-Pyrénées.
Durant l’été, les espagnols touchés par la crue, ont mis en place des digues et des murs pour canaliser la Garonne. Mais la chaîne pyrénéenne, son dénivelé, ses neiges, lui donnent une force et une énergie qui ne demande qu’à se libérer. Et là, aucun mur ne peut l’arrêter. Ou alors « ce que l’on a retenu en amont, se déchargera en plus fort en aval » 

, explique Franck Solacroup, directeur du département ressources en eau et milieux aquatiques (DREMA) de l’Agence de l’eau Adour-Garonne. Et d’ajouter : « Ce que les espagnols ont fait est dangereux pour nous. » 



Une étude post-inondations pour étudier les mouvements du fleuve

Oui, mais alors, que faire pour protéger les biens et les personnes ? Si on ne peut redessiner le visage du fleuve en fonction de notre urbanisme, il faut adapter notre empreinte territoriale au cours naturel de la Garonne. C’est ce que préconise Franck Solacroup. « Notre approche doit étudier le fonctionnement du cours d’eau. Ce qui nous permettra d’anticiper les conséquences, pour que la prochaine crue ne soit pas aussi dévastatrice. Il faut à certains endroits des protections en durs pour éviter les dégâts, et laisser des lieux inhabités pour que la rivière puisse déborder et dissiper son énergie. » Ces zones d’expansion de crues sont devenues depuis cet été des enjeux majeurs dont se sont emparés les organismes publics.

La direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement, (Dreal), la direction départementale des territoires, (DDT), l’office national de l’eau et des milieux aquatiques, l’Onema, les conseils généraux, les syndicats de rivière mènent conjointement une enquête pour scruter le fleuve. Pour tirer bénéfice de cette crue, Adour-Garonne et la Dreal, récupèrent les images satellites, et les photographies aériennes qui viendront compléter cette étude. « Nos objectifs sur les départements de la Haute-Garonne, des Hautes-Pyrénées et des Pyrénées Atlantiques, sont de connaître l’évolution des cours d’eau pendant la crue, d’étudier les relations entre la rivière et les infrastructures. »

Les résultats seront publiés en janvier 2014, afin que les élus locaux prennent en considération les mouvements du fleuve en cas de crue. 




Adour-Garonne a déjà ouvert une enveloppe de 10 millions d’euros, à destination des collectivités sinistrées. Cette étude post-inondations doit permettre aux élus de regarder la Garonne autrement.

Virginie Mailles Viard

Un petit-déjeuner / débat, organisé par l’Arpe se tient le mardi 17 décembre.
Son sujet : « 6 mois après les inondations en Midi-Pyrénées : point d’étape. »
Il se tient de 9h à 11h à l’Agence de l’eau Adour-Garonne, Toulouse (Haute-Garonne).
Pour en savoir plus et s’inscrire : http://petitsdejeuners.arpe-mip.com/

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Source : https://www.touleco-green.fr/Adour-Garonne-remonte-le-cours-des-inondations,12191