Finie l’époque où les entreprises envoyaient au rebut leur mobilier de bureau : chaises, tables et autres lampes, à chaque fois qu’elles refaisaient leur décoration ! L’heure est au réemploi et à la lutte contre le gaspillage. Un changement de paradigme fortement encouragé par Co-recyclage, start-up de l’économie sociale et solidaire agréée d’utilité sociale (ESU).
Fondée à Paris il y a six ans par Renaud Attal et Thomas Duclos-Chanteaud, Co-recyclage essaime désormais en Rhône-Alpes (où elle est incubée), mais aussi à Toulouse et en Occitanie, après une levée de fonds de 500.000 euros effectuée auprès de Maif Investissement social et solidaire, Nov’ESS et Lita.co. « Nous nous positionnons comme l’alternative vertueuse, mais pas forcément plus chère, aux déménageurs classiques », décrit Adeline Monin, chargée de développement pour Co-recyclage en Occitanie. « Nous mettons en ligne et redistribuons sur notre plateforme tout le matériel de bureau dont les entreprises ne veulent plus. »
Co-recyclage ne stocke pas mais se positionne comme un intermédiaire auprès des structures intéressées pour récupérer le mobilier (associations, ressourceries, clubs sportifs, collectifs d’artistes…). La jeune pousse aide aussi via sa plateforme, les grandes entreprises qui disposent de plusieurs sites, à organiser le réemploi de leur mobilier en interne, sous forme de bourse d’échange.
180 clients et 1900 tonnes de matériaux réemployés
Co-recyclage cible particulièrement les PME et grands groupes et compte à ce jour 180 entreprises clientes, parmi lesquelles EDF, Enedis, Orange ou Comexposium. La start-up ne dispose pas encore de locaux à Toulouse mais s’appuie sur une équipe de quinze collaborateurs dans toute la France et affiche un chiffre d’affaires de 420.000 euros.
« En 2019, 1900 tonnes de matériaux ont été réemployés grâce à nos services sur 2800 tonnes de mobilier et matériaux traités. Tout ce qui ne trouve pas preneur ou nécessite un recyclage, est pris en charge par des éco-organismes agréés par le ministère de la Transition écologique et solidaire, comme Valdélia basé à Labège », décrit Adeline Monin qui s’emploie actuellement depuis Toulouse à développer un réseau d’entreprises utilisatrices dans l’agglomération. « Mon objectif est de convaincre les entreprises qu’il est aussi facile de donner pour réutiliser que de se débarrasser ! Je viens d’ailleurs de réaliser une opération test avec une collectivité de l’agglomération, nous avons évacué 150 chaises scolaires qui ont toutes trouvé preneur en une semaine. »
Béatrice Girard
Sur la photo : Adeline Monin, chargée de développement co-recyclage en Occitanie veut développer un réseau d’entreprises vertueuses dans l’agglomération toulousaine. Crédits : Helène Ressayres - ToulÉco.