Voilà un an et demi que Laurent Brunas dirige Regain. Cette entreprise familiale de filature, basée à Labruguière dans le Tarn, fabrique de la maille depuis 1973. Regain est spécialisée dans des vêtements de haute technicité taillés sur mesure, à destination des sapeurs-pompiers, de la police, de l’Armée de terre ou de la Marine. Elle vient de recevoir la norme ISO 26000, une étape supplémentaire dans le parcours d’une entreprise qui ne perd pas de vue les conditions de sa survie dans un secteur enfiévré. « Une inflation de 200% pour le coton, et de 60% pour la laine. Cela fait 20 ans que nous n’avions pas subit une hausse à deux chiffres. Cette envolée des matières premières augure d’une année difficile. Les budgets des conseils généraux vont être aussi resserrés. » Déjà détenteur de la certification ISO 9001, Regain a pourtant décidé de poursuivre cette action collective menée par la CRCI. « Nous mettons tout en oeuvre pour rester dans la course. Nous trouvons cette approche très riche, elle nous permet d’aller plus loin, et de structurer notre entreprise sur ces bases du développement durables. Les acheteurs y sont sensibles. »
Laurent Brunas sculpte Regain à l’aune des exigences des marchés publics en matière de développement durable : conserver ses salariés, leur offrir une polyvalence dans leurs compétences, assurer des process de fabrication labellisés. « La norme ISO 26000 a exigé un mémoire sur les aspects sociaux et sociétaux de Regain, sur la question environnementale. Nous avons été audités par les services de Vigéo. Ils regardent la gouvernance, ils questionnent les fournisseurs. »
Le développement durable en action
En trente-huit ans d’existence, la marque Regain est devenue synonyme de pulls haut de gamme, et d’uniformes professionnels de qualité taillés sur mesure. Sur son site de 2600 mètres carrés, elle peut produire de 50 à 10 000 pièces. Quinze métiers à tricoter s’activent, des kilos de bobines de fils tricotent 300 pulls par jour, quinze salariés coupent, appliquent des bandes réfléchissantes, et traquent le moindre défaut. Mais ici, dans cette entreprise engagée dans un programme de développement durable, pas un fil ne traîne. Les pulls en fin de vie seront revalorisés, et les chutes de fils récupérées pour la Filature du parc qui les recyclera en fils cardés. « Nous sommes une entreprise de textile qui se bat dans le monde économique d’aujourd’hui. Nous sommes passés en quarante ans du statut de gros artisan à celui de petit industriel, rigoureux et méthodique. » Aux côtés d’Armor-Lux ou de St James, Regain joue aujourd’hui dans la cour des grands.
Virginie Mailles Viard
Pour en savoir plus : http://www.iso.org/iso/fr/pressrelease.htm?refid=Ref1366