Lancement du label « Territoire bio engagé » en Midi-Pyrénées

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Après l’Aquitaine, Midi-Pyrénées adopte la démarche « Territoire bio engagé ». Les premières communes ont été labellisées le 17 juin. Rencontre avec Stéphanie Lang, coordinatrice régionale d’Interbio.

Mardi 17 juin à Auzeville. Pionniers de la démarche « Territoire bio engagé » les maires de quatre communes de Midi-Pyrénées -Lacave dans l’Ariège, Marciac, Lagraulet du Gers et Saint-Clar dans le Gers- ont reçu le précieux Graal. Pour être labellisées, les collectivités doivent répondre aux objectifs du Grenelles de l’Environnement, réaffirmés dans le cadre du plan Ambition Bio 2017 : 6% de surface agricole en Bio ou 20% d’approvisionnement en Bio dans les services de restauration. Rencontre avec Stéphanie Lang, coordinatrice régionale d’Interbio à l’origine de l’initiative.

Pourquoi ce nouveau label ?
Nous souhaitons valoriser l’action de certaines collectivités en faveur de l’agriculture biologique dans les domaines qu’elles maitrisent : la restauration collective et l’installation d’agriculteurs en bio sur leurs terres. Ces démarches sont nombreuses, plus de 600 communes en Midi-Pyrénées auraient dépassé les 6% de SAU (Surface agricole utile) en bio, mais on n’en parle pas assez. Nous voulons aussi montrer au grand public que l’agriculture bio est partout.

Il y aura donc une communication dédiée ?
A l’entrée de leur territoire, les communes labellisées pourront apposer le panneau « Territoire bio engagé » comme on a « Village fleuri ». De nombreuses communes sont propriétaires de terrains agricoles et elles peuvent faire ce choix de les proposer en agriculture biologique à un producteur avec l’objectif de créer du maraichage bio pour la restauration scolaire.

Et au-delà de l’engagement des communes, comment se porte la filière bio régionale ?
Contrairement à d’autres régions, on reste sur une bonne dynamique côté conversion, surtout sur les filières qui sont les points forts de notre région : l’élevage et les grandes cultures. Un producteur se convertit si l’aspect économique est pertinent. Aujourd’hui on a des prix conventionnels élevés donc le différentiel bio/non bio est moins intéressant. Mais Midi-Pyrénées a des filières bio bien structurées avec des metteurs en marché qui commercialisent sur des marchés innovants donc rémunérateurs. C’est le cas par exemple du soja pour l’alimentation humaine ou encore du blé de force très demandé dans la biscuiterie et les produits boulangers.

Le principale problème reste donc la transformation ?
Oui nous sommes une grande région de producteurs mais pas de transformateurs. Nous manquons d’outils de transformation de première découpe par exemple, sur les fruits et légumes. Résultat, les fruits et légumes surgelés ne viennent pas de notre région. Et ce n’est pas une problématique du bio. Il faudrait rendre notre territoire plus attractif pour attirer des transformateurs. Nos matières premières partent sur d’autres territoires pour être transformées, en Aquitaine pour beaucoup. Prenez les moulins, nous n’avons que de petites unités de transformation à la ferme excepté Grenade. Certes nous avons des initiatives qui vont dans le bon sens comme l’agropole à Auch ou la BioVallée Lauragais mais il faudrait aussi que ces sites soient accessibles au niveau logistique, pour être attractif.

Y a-t-il des exceptions ?
Sur le soja ça tourne bien car nous avons Soyfood à Revel mais c’est une exception. Concernant la viande, il y a une organisation de la filière sur les premières transformations et les difficultés se situent plutôt sur l’exigence de qualité. Il faut travailler au niveau des éleveurs pour mieux « finir » les animaux.

Vous avez lancé le plan Bio Midi-Pyrénées 2014-2020, quelles sont les grandes nouveautés ?
Nous essayons d’intégrer le maillon de la distribution à la structuration des filières pour travailler plus étroitement avec les metteurs en marché. Plus on produit, plus il faut travailler en amont sur la valorisation. Par exemple sur la viande nous avons un problème de valorisation des veaux. Comme la distribution connait les attentes des consommateurs, nous leur avons demandé si il n’y aurait pas un nouveau produit à créer.
Propos recueillis par Aurélie de Varax.
Sur la photo : De gauche à droite : Vincent Labarthe (Vice-Président Région Midi-Pyrénées), Jean-Michel Cayla (Président interbio Midi-Pyrénées), Jean-Luc Meilhon (Mairie de Marciac), François Calvet (Mairie de Lacave), David Taupiac (Mairie de Saint-Clar), Franck Duffrechou (Mairie de Lagraulet du Gers) - Crédits : Interbio Midi-Pyrénées.

Midi-Pyrénées est la première région de France en nombre d’hectares consacrés à l’agriculture biologique et la cinquième région en part de surface agricole en bio (5,5% contre 3,8% au niveau national).

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Source : https://www.touleco-green.fr/Lancement-du-label-Territoire-bio-engage-en-Midi-Pyrenees,13975